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Mali: les hélicoptères belges opérationnels à Gao

Le Vif

Les deux hélicoptères belges déployés au Mali dans le cadre de l’opération française Serval sont parfaitement à même d’effectuer les missions d’évacuation médicales qui leur ont été confiées, ont assuré mardi des responsables militaires, démonstration à l’appui, à l’occasion d’une visite sur place du ministre de la Défense, Pieter De Crem.

« Nous sommes parfaitement entraînés pour de telles missions », a affirmé l’un des pilotes des Agusta A109 installés sur l’aérodrome de Gao, à près de 1.200 de kilomètres au nord-est de Bamako, la capitale malienne, un peu au sud de la « ligne rouge » fixée par le gouvernement belge, le 17ème parallèle.

C’est au nord de cette ligne que se déroulent la plupart des combats qui opposent les forces maliennes et françaises à des groupes islamistes armés qui occup(ai)ent le nord du Mali.

« Nous réalisons ces vols à très basse altitude (quelques dizaines de mètres) pour échapper aux éventuels tirs d’armes anti-aériennes », a expliqué à quelques journalistes le lieutenant Davy « Picce » Piccard, l’un des six pilotes du détachement comptant au total une bonne trentaine de militaires provenant principalement du 1er wing de Beauvechain.

Les appareils, en configuration d’évacuation médicale (Medevac en jargon militaire), sont aussi équipés de lance-leurres, destinés à dévier d’éventuels missiles anti-aériens à guidage infrarouge, une menace considérée comme « très faible » par les militaires.

Les hélicoptères, initialement déployés sur l’aéroport de Sevaré, situé près de la ville de Mopti, à quelque 600 kilomètres au nord-est de Bamako, ont déménagé vendredi encore plus au nord-est, pour s’installer à Gao, plus près des combats.

En vertu de la décision prise par le gouvernement Di Rupo de mettre à la disposition de la France deux avions de transport C-130 « Hercules » et ces deux Agusta, les hélicoptères ne peuvent toutefois franchir le 17ème parallèle, situé à 140 kilomètres plus au nord, a expliqué le lieutenant Piccard.

Le détachement belge a réalisé mardi à l’intention de M. De Crem et de sa suite une démonstration d’évacuation médicale accompagnée d’un atterrissage – toujours extrêmement délicat, comme l’ont montré de nombreux accidents en Afghanistan – dans un nuage de poussière, a constaté l’agence BELGA.

Les pilotes belges s’entraînent à de telles manoeuvres notamment lors des exercices organisés dans le sud de l’Europe par l’Agence européenne de Défense (AED).

Mais jusqu’à présent, ils n’ont effectué qu’une seule évacuation médicale « urgente », celle d’un militaire français légèrement blessé, entre Tombouctou et Sévaré, le 13 février, avant leur déménagement vers le nord-est.

A Gao, les conditions de vie sont « rustiques » tant pour les Belges que pour les centaines de militaires français de l’opération Serval, avec un logement sous tentes, sur un aéroport dont une partie de l’infrastructure a été détruite lors de l’occupation par les djihadistes.

« Nous avons atteint aujourd’hui les 40 degrés » dans un des bâtiments encore sur pied, a expliqué un autre officier à l’agence BELGA.

« Avec interdiction de sortir du camp » militaire situé à trois kilomètres de la ville, a renchéri le major « Joe » Petit, officier de liaison auprès de l’état-major français local en rappelant que les « talibans » maliens harcèlent les forces maliennes et françaises jusqu’au centre-ville.

Un des deux Agusta est en « stand-by » 24 heures sur 24, sept jours par semaine, avec le second en réserve en cas de « mascal » (victimes en masse). Il est prêt à décoller dans la demi-heure de jour et dans les 45 minutes de nuit, a souligné le lieutenant Piccard.

M. De Crem a pour sa part confirmé mardi que les deux hélicoptères passeront « automatiquement » vers le 15 mars sous le commandement de la mission de l’UE de conseil à la formation de l’armée malienne (EUTM Mali) en cours de déploiement afin d’appuyer Bamako dans la reconstruction de son armée, mise en déroute l’an dernier par les groupes islamistes.

Levif.be avec Belga

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