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Mali : l’UE demande son aide à la Belgique

Le Vif

L’Union européenne a formellement sollicité la Belgique pour participer à la mission européenne de conseil et de formation de l’armée malienne (EUTM Mali), a appris ce jeudi l’agence Belga de sources concordantes. La haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la sécurité, Catherine Ashton, a adressé une lettre en ce sens aux autorités belges.

A ce jour, la Belgique ne s’est en effet pas encore engagée, pour des raisons de divergences au sein du gouvernement, à participer à cette mission, qui devrait compter quelque 500 hommes au total, mais qui souffre encore de quelques lacunes avant d’être définitivement lancée.

Le Conseil ministériel restreint avait donné le 2 février dernier son accord de principe à une participation, mais seulement en cas de révision de la contribution belge à l’opération militaire française Serval contre les groupes islamistes armés qui occup(ai)ent le nord du pays – deux avions de transport C-130 « Hercules » opérant depuis Adidjan, en Côte d’Ivoire, et deux hélicoptères médicalisés basés sur l’aéroport de Sevaré, situé près de la ville de Mopti, à quelque 600 km au nord-est de Bamako. « Dans la mesure où la participation à cette opération serait revue, la Belgique pourrait considérer une participation à l’opération UETM », avaient indiqué les services du Premier ministre Elio Di Rupo.

Dans sa lettre, Mme Ashton sollicite dès lors formellement la participation de la Belgique. La demande porte sur l’envoi d’un détachement – a priori de fantassins – destiné à assurer la protection des formateurs européens, a indiqué une source informée. De source diplomatique, on précise que les dernières lacunes à combler portent effectivement sur cet élément de « force protection » (en jargon militaire), mais surtout sur l’engagement de deux hélicoptères médicalisés, capables d’assurer des évacuations sanitaires en cas de nécessité.

La Belgique est précisément présente au Mali avec ses deux Agusta A109 ainsi configurés, actuellement sous le commandement des forces françaises de Serval.

De source diplomatique, on indique que les dernières lacunes en matière de protection ont été en partie comblées lors de la réunion informelle des ministres européens de la Défense qui s’est tenue mardi et mercredi à Dublin.

Par contre la présence d’hélicoptères, avec les équipages et le personnel au sol est considérée comme « cruciale » pour le lancement définitif de l’EUTM, a ajouté cette source.

L’UE espère entamer la formation des premiers soldats maliens « à la fin mars, début avril » sur la base militaire de Koulikoro, à environ 200 kilomètres de la capitale. Elle mobilisera plus de 400 militaires, dont 170 instructeurs assistés par une force de protection. Ils formeront quatre bataillons de 650 soldats à tour de rôle. La formation devrait durer deux mois avec une forte dimension opérationnelle et des cours de droit international humanitaire et sur la protection des civils.

Ce volet sera complété par une mission de conseil et de réorganisation de la chaîne de commandement de l’armée malienne, basée à Bamako et comptant une vingtaine d’experts européens.

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