Un hélicoptère russe de transport militaire Mi-8 abattu en Syrie ce 1er août. © AFP

Malgré les tensions avec la Russie, Obama veut toujours coopérer sur la Syrie

Le Vif

Le président américain Barack Obama a assuré mardi qu’en dépit d’une relation « difficile » avec la Russie, les Etats-Unis cherchaient toujours à coopérer pour trouver des solutions diplomatiques aux conflits en Syrie ou en Ukraine.

Obama était interrogé lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche sur des accusations de piratage informatique auquel se serait livré Moscou contre le parti américain démocrate afin d’influencer la campagne présidentielle en faveur du républicain Donald Trump.

Le président des Etats-Unis avait laissé entendre la semaine dernière que ces allégations contre la Russie relevaient du domaine du possible. Devant la presse, il n’a pas directement répondu, se bornant à dire que « beaucoup de pays essayaient de pirater nos affaires ».

Précisément sur les liens diplomatiques avec la Russie, avec laquelle le coup de froid remonte à 2012 et au retour du président Vladimir Poutine au Kremlin, Barack Obama a qualifié la relation de « dure et difficile ».

« Mais cela ne va pas nous empêcher d’essayer de chercher des solutions, quand on le peut, par exemple appliquer les accords de Minsk (accords quadripartites pour la paix en Ukraine, ndlr) et faire en sorte que la Russie et les séparatistes déposent les armes et cessent de harceler l’Ukraine », a plaidé le chef de l’exécutif américain.

« Cela ne va pas nous empêcher de tenter d’apporter une transition politique en Syrie qui puisse mettre fin aux épreuves là-bas », a insisté Barack Obama.

Lundi, son secrétaire d’Etat John Kerry avait exhorté le régime syrien, son allié russe et les groupes rebelles à faire preuve de retenue dans leurs combats, en plein siège de la ville d’Alep. M. Kerry, co-artisan avec son homologue russe Sergueï Lavrov d’une quête d’une solution diplomatique au conflit syrien, avait aussi reconnu à demi-mots l’échec du projet international de transition politique qui avait été fixée au 1er août.

La Russie rejette les appels de Washington à la retenue

La Russie a jugé « inacceptable » mardi le ton de l’appel du secrétaire d’Etat américain John Kerry qui l’a exhortée, ainsi que le régime syrien, à faire preuve de retenue dans leurs combats autour d’Alep.

« Dès qu’il y a eu de réels progrès dans les combats contre les terroristes, réalisés par le gouvernement syrien et l’armée avec notre soutien, les Américains ont commencé à recourir à des méthodes incorrectes, demandant que nous arrêtions de combattre les terroristes », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Serguéi Riabkov à l’agence RIA-Novosti.

« C’est totalement inapproprié », a-t-il dit, accusant les Etats-Unis de « couvrir » les rebelles et leurs alliés jihadistes assiégés à Alep, la grande ville du nord de la Syrie, par les forces du régime syrien.

Lundi, John Kerry avait déclaré que la Russie et le régime syrien devraient faire preuve de retenue dans les opérations offensives à Alep.

Il avait relevé que les attaques des forces syriennes avaient empêché les belligérants de se rencontrer lundi, dans le cadre du projet international de transition politique qui avait été fixé à cette date.

« Entre le moment où cette date (du 1er août) a été annoncée et aujourd’hui, quasiment tout le temps a été consumé pour essayer d’instaurer une cessation des hostilités qui soit significative », avait déploré le secrétaire d’Etat.

« Nous verrons dans les prochaines heures, les prochains jours, si cette dynamique peut être modifiée », a-t-il conclu.

Des déclarations que M. Riabkov a considérées comme un ultimatum, les qualifiant de « chantage ».

« Entendre Washington dire que … les prochaines heures et prochains jours seront décisifs est l’équivalent d’un ultimatum, d’un ton inacceptable. Pour moi, il s’agit d’un chantage habituel dont les Américains sont coutumiers », a poursuivi le vice-ministre russe.

Washington et Moscou co-président le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui rassemble une vingtaine de pays et s’est donné en novembre 2015 à Vienne une feuille de route pour la paix, entérinée en décembre par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

M. Riabkov a également rejeté les critiques des Etats-Unis qui ont exprimé leur scepticisme sur l’ouverture, annoncée par Moscou, de couloirs humanitaires à Alep par le régime syrien.

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