Paul Magnette © BELGA

Magnette revient sur la saga du CETA et annonce une « Déclaration de Namur »

Paul Magnette est revenu pour la première fois, devant le Cercle de Wallonie, sur les négociations CETA et la dramatisation qui les a entourées mi-octobre. Il a également annoncé avoir soumis au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, la « Déclaration de Namur » que cet épisode lui a inspirée.

M. Magnette est revenu sur la chronologie des événements précédant la délégation de signature octroyée le 28 octobre pour que le gouvernement fédéral puisse signer le CETA, rappelant notamment que la Wallonie avait tiré la sonnette d’alarme dès octobre 2015 auprès de la Commission européenne. « Il n’y a pas eu moyen d’ouvrir une discussion », a-t-il constaté.

Paul Magnette a pointé une Commission « convaincue a priori des bienfaits du commerce », ce qui n’a pas permis d’analyser en profondeur l’intérêt d’un tel traité et la répartition au sein de l’UE de la valeur qu’il pourrait apporter. « Le CETA sera très bon pour l’Allemagne, pour la Flandre et, dans une moindre mesure, pour la France. Mais quid pour l’Italie ou pour la Wallonie? On n’y a pas assez réfléchi, à mon sens ».

Le ministre-président wallon a mis à profit les dernières semaines pour rédiger une « Déclaration de Namur », dans laquelle il tire les leçons de cet épisode du CETA et propose des évolutions. Il a prévu de présenter lundi ce texte qu’il a déjà envoyé à M. Juncker.

« Il faut obliger la Commission européenne à ouvrir un débat sur à quoi sert le commerce et comment faire en sorte qu’il ne soit pas utilisé pour éroder les normes » sociales et environnementales notamment, a-t-il souligné. Le commerce international devrait se faire à des « conditions économiquement intéressantes pour l’Europe et qui ne mettent pas en péril le modèle de développement » de l’Europe.

Paul Magnette a encore plaidé vendredi pour que les négociations de traités commerciaux se calquent sur celles d’accords environnementaux, citant les Accords de Paris sur le climat en exemple. « Il faut arrêter cet a priori favorable à des négociations opaques, entre quelques-uns: ça ne marche pas! On le voit avec le Cycle de Doha, dont les négociations sont complètement enlisées. »

« La transparence des négociations environnementales » est un bien meilleur modèle qui « évite les craintes, les fantasmes, les mythes ». « C’est plus démocratique et plus efficace que de négocier en secret », a affirmé le ministre-président wallon.

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