La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. © Belga

 » Madame Europe  » trop près de Juncker ?

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Chef de la diplomatie européenne depuis début novembre, Federica Mogherini a pris ses quartiers au Berlaymont, et non dans l’immeuble de sa propre administration, le Service européen pour l’action extérieure (SEAE).

Une exigence de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, qui tient à avoir près de lui ses vice-présidents et commissaires ? Catherine Ashton, la précédente haute représentante, avait, elle, son bureau au sein du SEAE. Certains craignent dès lors que la diplomatie européenne perde un peu de son autonomie par rapport à la Commission, au risque d’être plus encore que par le passé court-circuitée par les grands Etats de l’Union…

Mais elle fait bonne impression

Federica Mogherini a néanmoins fait bonne impression parmi le personnel du SEAE, qu’elle a tenu à rencontrer sans délai. L’enthousiasme et la spontanéité presque juvénile de la socialiste italienne ont fait mouche, alors que la très réservée Catherine Ashton avait l’habitude de s’éclipser rapidement lors de telles réceptions. Pour l’heure, le staff qui prépare les voyages et entretiens de la nouvelle haute représentante doit travailler à vue : avec la Britannique, les déplacements étaient planifiés sur plusieurs mois, tandis qu’aujourd’hui, le programme ne serait fixé qu’une quinzaine de jours à l’avance. Lors de sa nomination, Federica Mogherini avait été éreintée des deux côtés de l’Atlantique pour son manque d’expérience diplomatique et la mansuétude de l’Italie à l’égard de Vladimir Poutine. Critiques un peu hâtives : la jeune femme n’apparaît pas aussi novice qu’on l’a dit et de plus en plus de voix, en Europe, appellent désormais à ne pas couper les ponts avec Moscou, dans l’intérêt de l’Union.

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