Macron au Congrès à Versailles © Belga

Macron veut « faire revivre le désir d’Europe », qui a « perdu le cap »

Le Vif

Le président français Emmanuel Macron veut « faire revivre le désir d’Europe » qui a « perdu le cap », « fragilisée par la prolifération bureaucratique », a-t-il dit lors du premier discours programmatique de son quinquennat, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles.

« La décennie qui vient de s’achever a été pour l’Europe une décennie cruelle. Nous avons géré des crises mais nous avons perdu le cap », a regretté le chef de l’Etat pro-européen.

« La construction européenne est fragilisée par la prolifération bureaucratique et par le scepticisme croissant qui en découle », a-t-il poursuivi. « Je crois fermement à l’Europe, mais je ne trouve pas ce scepticisme injustifié », a-t-il ajouté.

« Il revient aujourd’hui à une génération nouvelle de dirigeants de reprendre l’idée européenne à son origine », a-t-il insisté.

Il a appelé les pays de l’Europe « pour lesquels celle-ci ne se réduit pas au marché mais dessine un espace où une certaine idée de la valeur de l’homme et l’exigence de justice sociale sont reconnus comme prééminents », à « se ressaisir d’un projet décisif et s’organiser en conséquence ».

« Il revient à la France de prendre l’initiative, et je souhaite le faire dans les prochains mois », a-t-il ajouté, souhaitant « le faire grâce et par le travail étroit » engagé en particulier avec la chancelière allemande Angela Merkel, à qui il avait réservé sa première visite après son élection en mai.

« Une voie radicalement nouvelle » et une réforme des institutions

Le président français Emmanuel Macron a prôné « une voie radicalement nouvelle », avec une transformation « profonde »passant notamment par une réforme « d’ici un an » des institutions du pays. »Jusqu’ici, trop souvent, nous avons fait fausse route », a lancé le chef de l’Etat. « Nous avons préféré les procédures aux résultats, le règlement à l’initiative, la société de la rente à la société de la justice ».

« Je crois profondément que par ses choix récents, notre peuple nous demande d’emprunter une voie radicalement nouvelle », a-t-il souligné.

Le président français s’est posé en tenant d’une « transformation résolue et profonde tranchant avec les années immobiles et les années agitées », jugeant que les Français avaient exprimé lors des élections la « volonté d’une alternance profonde ».

Il a ainsi proposé de « changer » les institutions, notamment en réduisant d’un tiers le nombre de sénateurs et de députés et en modifiant le mode de scrutin avec une « dose de proportionnelle » pour que « toutes les sensibilités (…) soient justement représentées ».

« Un Parlement moins nombreux, mais renforcé dans ses moyens, c’est un Parlement où le travail devient plus fluide (…) c’est un Parlement qui travaille mieux », a-t-il assuré en prônant « action » et « efficacité » à tous les niveaux du pouvoir.

Et il a souhaité « parachever » cette réforme des institutions « d’ici un an », en soumettant les nouvelles dispositions à un référendum « si nécessaire ».

Soulignant sa « considération » pour le Parlement, le président Macron a promis de revenir « tous les ans » devant le Congrès pour « rendre compte » de son action, à l’image du discours sur l’état de l’Union aux Etats-Unis.

Certains sièges des 577 députés et 348 sénateurs restaient vacants lundi, notamment ceux des députés du parti de gauche radicale La France insoumise et des parlementaires communistes, qui ont décidé de boycotter la session.

Emmanuel Macron est le troisième président français à s’exprimer devant les parlementaires dans le cadre fastueux du château de Versailles. François Hollande y avait fait une allucution solennelle trois jours après les attentats du 13 novembre 2015, après Nicolas Sarkozy en juin 2009.

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