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Lybie: l’Europe condamne les violences, mais ne sanctionne pas

Le Conseil des ministres européens a condamné lundi la répression des manifestations en Libye, mais n’a pas adopté de sanctions.

Les ministres européens des Affaires étrangères ont « condamné » lundi la répression des manifestations en Libye et demandé la fin « immédiate » de la violence, selon des conclusions relatives aux événements récents. Ils n’ont par contre pas encore adopté de sanctions.

Les ministres « condamnent la répression en cours contre les manifestants en Libye » et « déplorent la violence et la mort de civils ». Ils appellent « à ce que le recours à la violence contre les manifestants cesse immédiatement et exhortent toutes les parties à faire preuve de retenue ». Ils soulignent que le régime du colonel Mouammar Kadhafi doit répondre aux attentes « légitimes » de la population.

Les chefs de la diplomatie européenne, qui ont consacré plusieurs heures dimanche soir et lundi à évoquer la situation au sud de la Méditerranée, n’ont par contre pas adopté de sanctions contre le dirigeant libyen, qui, selon des informations non confirmées, aurait fui le pays à destination du Venezuela.

Selon le ministre belge des Affaires étrangères, Steven Vanackere, « l’heure n’est pas aux actions musclées », dans un contexte encore très mouvant. « Si la situation se détériore, il sera encore temps d’en tirer les conclusions appropriées », a-t-il dit. M. Vanackere a aussi appelé à éviter une personnalisation trop forte des événements actuels en Afrique du Nord. Mettre l’accent uniquement sur les dirigeants visés par les révoltes populaires « aboutit à des situations où les gouvernements suivants décevront forcément », a-t-il dit, jugeant que les difficultés économiques des pays ne disparaîtraient pas avec les dictateurs déchus.

Lors des révolutions en Tunisie et en Egypte, les Européens avaient aussi fait preuve de prudence avant d’adopter des sanctions contre les dirigeants de ces pays, avec lesquels ils entretenaient des relations ambiguës. Les avoirs du président tunisien Zine en-Abidine Ben Ali n’ont été gelés qu’après sa fuite, à la demande de la justice tunisienne. Dans le cas du président égyptien Hosni Moubarak, une demande de gel des avoirs vient d’être émise par Le Caire.

A côté des sanctions, l’Union européenne veut aussi développer « un nouveau partenariat dans ses relations avec les pays de la région, afin de soutenir les processus vers la démocratie, l’Etat de droit, le développement socio-économique et la stabilité régionale, sur la base de principes partagés, de coopération et d’appropriation locale », selon les conclusions adoptées lundi. Les ministres européens ajoutent qu’il revient « aux peuples de ces pays de choisir leur avenir ». En fonction des pays, les Européens sont prêts à apporter différentes formes de soutien: soutien aux institutions, observation électorale ou aide financière.

Dans le cas de la Tunisie, l’UE a déjà annoncé une enveloppe de 258 millions d’euros d’ici 2013, dont 17 millions dans l’immédiat, un montant qualifié de « ridicule » par le ministre tunisien de l’industrie, Afif Chelbi.

LeVif.be, avec Belga

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