Migrants débarquant de Syrie à Lesbos en Grèce, septembre 2015 © Reuters

Lutter contre les passeurs, ces « meurtriers », « est la chose la plus importante en ce moment »

Le président du Conseil européen Donald Tusk a qualifié mardi à Jérusalem les passeurs de migrants de « meurtriers », appelant à arrêter ce trafic qui a fait des milliers de morts depuis le début de l’année.

« Nous devons nous concentrer sur le combat contre le trafic d’êtres humains et les passeurs » ainsi que sur les opérations pour « sauver la vie des gens », a déclaré M. Tusk avant une rencontre avec le président israélien Reuven Rivlin.

Selon les derniers chiffres de l’ONU, plus de 380.000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la Méditerranée depuis janvier et 2.850 sont morts ou portés disparus.

« De fait, nous pouvons aujourd’hui parler de meurtriers parce qu’ils sont directement responsables de la mort de milliers de personnes », a-t-il ajouté en soulignant que lutter contre ces passeurs « est la chose la plus importante en ce moment ».

Pour lui, il faut aussi « parler du contexte général » de cette crise « dramatique ». « Il s’agit d’économie, il s’agit de sécurité- et pas seulement de la sécurité des frontières européennes, mais aussi de la situation dans certains pays de votre région ».

La crise a aussi réveillé « des phénomènes sociaux, comme la xénophobie », a souligné M. Tusk, l’arrivée de milliers de migrants, en majorité fuyant la guerre sanglante en Syrie, ayant provoqué de violentes réactions dans certains pays européens.

Le président du Conseil européen avait déclaré dimanche qu’il s’agissait « du commencement d’un véritable exode, ce qui signifie que nous devrons traiter de ce problème pendant bien des années à venir ».

Les 28 pays européens sont profondément divisés sur la réponse à apporter à l’arrivée de dizaines de milliers de personnes cherchant refuge en Europe, les pays de l’Est adoptant une attitude très dure, à l’instar de la Hongrie.

Dans ce contexte, le chef de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker devrait dévoiler mercredi un plan pour l’accueil de 120.000 réfugiés.

Selon ce plan, l’Allemagne accueillerait 31.000 personnes, la France 24.000 et l’Espagne 15.000, selon une source européenne.

Mais le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel a d’ores et déjà annoncé que son pays pouvait  » certainement gérer un chiffre de l’ordre du demi-million (de réfugiés par an) pendant plusieurs années, peut-être même plus ».

De leur côté, les président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron ont respectivement annoncé l’accueil de 24.000 réfugiés sur deux ans et de 20.000 sur cinq ans.

Pour rappel, au total, jusqu’au 7 septembre, 381.412 personnes ont traversé la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, a fait savoir le HCR sur son site internet. 258.365 sont allées en Grèce, 121.000 en Italie, 1.953 en Espagne et 94 à Malte.

Selon le HCR, la majorité sont des réfugiés, car originaires de pays en conflit: 51% sont des Syriens, 14% des Afghans, 8% des Erythréens, 4% des Irakiens, 2% des Somaliens et 2% des Soudanais. En Grèce, le contingent de Syriens (69%) est plus élevé encore. Ils sont suivis des Afghans (20%) et des Irakiens (3%). DGO

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