© BELGA/Gérard Gaudin

Londres bloque la création d’un QG militaire de l’UE

Le Royaume-Uni bloque une nouvelle fois une décision qui devait permettre de mettre en place le premier QG militaire de l’Union européenne, à quelques semaines des élections législatives britanniques et de l’ouverture des négociations du Brexit, ont déclaré vendredi des sources diplomatiques.

« Les Britanniques bloquent les conclusions » qui devaient être entérinées lundi par les ministres des Affaires étrangères des pays de l’UE, puis officiellement adoptées jeudi par leurs homologues de la Défense, a expliqué une source diplomatique à l’AFP, confirmant une information du site internet spécialisé Bruxelles2/B2.

« Nous cherchons encore un compromis avec nos amis britanniques à propos de la décision juridique pour que cette structure soit établie. Il y a une discussion extrêmement compliquée pour savoir quelle sera la dénomination stratégique de cette structure », a précisé un autre diplomate européen.

La Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, s’était dit « fière » lorsque les 28 avaient donné leur accord de principe début mars à la création de cet embryon de QG militaire européen, rappelant la « division » historique des Européens en la matière, notamment en raison du refus catégorique de Londres d’oeuvrer au renforcement de l’Europe de la Défense.

Cette « capacité militaire de planification et de conduite au sein de l’état-major de l’UE à Bruxelles » (une trentaine d’employés) doit centraliser le commandement des trois opérations non combattantes des Européens au Mali, en Somalie et en République centrafricaine. Elles ont pour but d’entraîner, de former et de conseiller les armées de ces pays.

Initialement, il devait s’agir d’un « Quartier Général Opérationnel », mais les Britanniques ont rejeté cette formulation, selon une source diplomatique.

« Il y a une sensibilité extrêmement forte de leur part liée aux élections, à la façon dont ils pensent que ça peut être perçu au Royaume-Uni », a-t-elle expliqué.

La discussion technique semblant dans l’impasse, la question pourrait être abordée dès lundi prochain par les 28 ministres des Affaires étrangères de l’UE à l’occasion de leur réunion mensuelle à Bruxelles.

Le 6 mars, le Royaume-Uni avait approuvé, comme ses 27 partenaires de l’UE, le principe de la création de ce QG embryonnaire, qui fait partie d’un ensemble de mesures envisagées par l’Union pour renforcer la coopération de ses membres en matière de défense.

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