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Libye : l’ONU se prépare à voter, l’Europe hésite et « dégoûte »

Alors que les forces pro-Kadhafi foncent vers Benghazi , le Conseil de sécurité de l’ONU se prépare à voter un projet de résolution qui prévoit une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

Comme l’indique le journal des Nations Unies, le Conseil de sécurité va se réunir ce soir, à partir de 15 h (heure de New York) pour voter l’application de la résolution 1970 concernant la Libye.

Le texte pouvant toujours être modifié, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice, a estimé que le Conseil de sécurité devrait envisager d’aller au-delà d’une simple zone d’exclusion aérienne.

Cette décision va tomber dans un moment de haute tension pour la Libye et la communauté internationale. Les troupes de Mouammar Kadhafi, déterminé à écraser la révolte dans le sang, ont continué à pilonner les insurgés, hier, à l’ouest et à l’est de la Libye. Les prévisions pour les prochaines heures ne sont pas rassurantes : l’un des fils de Kadhafi, Seif al-Islam, a promis que les rebelles seront complètement éradiqués « dans 48 heures ».

Vers la fin de la guerre civile ?
Le colonel Kadhafi envisage un aboutissement de la guerre civile aujourd’hui même. Hier soir, il a annoncé que ses forces allaient livrer aujourd’hui une « bataille décisive » pour conquérir Misrata, troisième ville du pays, à 150 km à l’est de Tripoli. Si c’était le cas, Benghazi, dernier fief des insurgés, se préparerait à tomber.

Les combats d’hier auraient été « terrifiants », d’après des témoignages. L’ambassadeur adjoint libyen à l’ONU, Ibrahim Dabbachi, avait prévenu les Nations Unies sur la forte probabilité d’un « vrai génocide » en Libye. Pour rappel, Dabbachi avait fait défection au régime, invoquant l’aide de la communauté internationale qui tergiversait depuis plusieurs jours.

Déception au rendez-vous au Parlement européen, Verhofstadt « dégoûté »
Le 11 mars, les Chefs d’Etat de l’UE avaient déjà exprimé leur volonté de voir le colonel Kadhafi quitter le pouvoir, mais ils n’avaient pas réussi à se mettre d’accord sur une intervention européenne.

La France et la Grande-Bretagne, soit les deux pays partisans d’une intervention (qui pour l’instant consisterait en une interdiction de survol) s’indignent devant une Europe qui ne se montre pas à la hauteur de la situation. Lors de la session d’hier, les chefs de file des groupes des élus libéraux et verts et plusieurs députés européens, ont dénoncé la passivité de l’UE.

« Si Kadhafi prend Benghazi, ce sera un véritable massacre » s’est indigné Guy Verhofstadt, l’ancien Premier ministre belge et président du groupe libéral. « L’Union envoie des missions d’informations à Tripoli et nous refusons d’aider le peuple libyen à faire sa révolution démocratique » a-t-il ajouté, déclarant ensuite que « l’attitude de l’UE me dégoûte et me rend malade » et évoquant « une nouvelle page noire de l’UE ».

Angela Merkel a répété hier que l’Allemagne ne soutient pas le projet de zone d’exclusion aérienne contre l’aviation libyenne, refusant d’être entraînée « dans une guerre en Libye ». L’Italie, soit le principal partenaire économique de la Libye en Europe, est également hostile à une intervention.

Le Conseil national de transition de Benghazi n’est toujours pas officiellement reconnu par l’Union européenne. Sur ce sujet, Nicolas Sarkozy s’est retrouvé, hier, totalement isolé.


LeVif.be avec Belga

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