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Libye : l’impasse militaire

Impuissantes à faire la différence sur le terrain, malgré les frappes de l’Otan (et des F-16 belges), les rebelles libyens du Conseil national de transition (CNT) ont essuyé un lourd revers avec la mort, le 28 juillet, de leur chef d’état-major, le général Abdel Fatah Younès, tué en plein fief rebelle.

Par les forces de Kadhafi, dont il fut un pilier jusqu’au début de l’insurrection ? Cela démontrerait que les zones insurgées sont infiltrées par les fidèles du Guide. Tué par une faction dissidente ? Ce serait encore pire, car le CNT étalerait ainsi sa désunion, alors qu’il vient d’être adoubé par les Européens comme unique représentant du peuple libyen. Une vengeance des islamistes (également présents au CNT) n’est pas non plus exclue, Younès ayant dirigé la sanglante répression de 1996 en Cyrénaïque. En légitimant le CNT, le 13 juillet dernier, la Belgique a-t-elle commis une erreur d’appréciation ? En tout cas, l’impasse est là. « Militairement, la rébellion ne pourra pas s’emparer de Tripoli, car elle n’y trouvera guère de soutien, déclare Patrick Haimzadeh, auteur de Au coeur de la Libye de Kadhafi (Lattès). On oublie aussi que le Sud ne s’est presque pas soulevé. » Résignés à voir Kadhafi rester dans son pays, les pontes du CNT pourraient même se voir forcés de négocier avec son clan. Ce serait une fameuse reculade après avoir tant de fois annoncé la chute imminente du despote.

François Janne d’Othée

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