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Libye: 60 pays se réunissent pour organiser l’après-Kadhafi

La communauté internationale se retrouve ce jeudi soir à Paris pour organiser l’après-Kadhafi et lancer la transition politique vers une « Libye libre » et la reconstruction du pays. Un sommet qui pourrait aussi marquer la fin de l’opération militaire.

Quarante-deux ans, jour pour jour, après la prise du pouvoir par Mouammar Kadhafi, et six mois après avoir accueilli le sommet qui a lancé l’intervention militaire contre le « guide » libyen, une soixantaine de pays se retrouvent pour une nouvelle feuille de route.

Une semaine supplémentaire pour se rendre

Sur le terrain, les rebelles confortaient leurs positions en attendant de s’attaquer à Syrte, dernière grande ville tenue par les fidèles de Mouammar Kadhafi, qui reste introuvable. Ils leur ont laissé jeudi une semaine supplémentaire pour se rendre.

Cherchant à favoriser le plus large consensus autour du Conseil national de transition, l’instance dirigeante de la rébellion libyenne, Nicolas Sarkozy a convié à 17H00, avec le Premier ministre britannique David Cameron, les soutiens des rebelles comme les anciens alliés de Mouammar Kadhafi.

Tous ont pris acte de la chute du régime de Kadhafi, mais certains, hostiles à l’intervention militaire, rechignaient jusqu’alors à entériner la victoire du CNT.

Le sommet de Paris précipite les chosesLa Russie a reconnu jeudi matin le CNT comme « autorité au pouvoir ». Pékin, qui s’était comme Moscou abstenu lors du vote au Conseil de sécurité de la résolution 1973 qui a permis l’intervention internationale en mars, a dit attacher « de l’importance à la position et au rôle considérable du CNT pour résoudre la crise libyenne ».

Et le voisin algérien, qui a accueilli sur son sol des enfants et l’épouse de Mouammar Kadhafi, a promis une reconnaissance du CNT dès qu’il aura formé « un nouveau gouvernement représentatif de toutes les régions du pays ».

Sont attendus des membres de la coalition, comme le Canadien Stephen Harper, l’Italien Silvio Berlusconi et l’Américaine Hillary Clinton, qui a eu un entretien avec Nicolas Sarkozy dans l’après-midi. Mais aussi les patrons de la Ligue arabe Nabil al-Arabi et de l’ONU Ban Ki-moon, ainsi que l’Allemande Angela Merkel et des représentants chinois, russe, algérien ou indien. Seule l’Afrique du Sud boude la conférence.

L’heure est désormais à la reconstruction, une « nouvelle ère de coopération avec la Libye démocratique », selon Nicolas Sarkozy. Et aussi au partage du gâteau pétrolier libyen, dont les pays moteurs de la coalition espèrent une large part.

Dès jeudi, l’Union européenne a levé ses sanctions à l’encontre de 28 « entités économiques » libyennes – des ports ainsi que des sociétés du secteur énergétique et bancaire – pour aider au redémarrage de l’économie, a annoncé sa chef de la diplomatie, Catherine Ashton.

L’UE s’est aussi dite prête à aider les nouvelles autorités à former une « police efficace » et « démocratique ».

Le Vif.be avec Belga

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