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Liberté d’expression en Russie: « La situation s’est encore aggravée »

Amnesty International a lancé lundi une semaine d’action mondiale en faveur de la liberté d’expression en Russie. « Ces dernières années, nous avons assisté à un resserrement très net du contrôle du pouvoir russe autour des journalistes, des ONG mais aussi la communauté des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués (LGBTI) », dénonce Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty Belgique.

Malgré une période de transition durant laquelle la liberté d’expression s’est quelque peu libérée, notamment par l’organisation d’importantes manifestations à Moscou, les libertés fondamentales de la population sont à nouveau étouffées par les autorités russes depuis plusieurs mois, estime le directeur d’Amnesty Belgique.

« Il y a des pays où il est possible de développer des moyens d’expression alternatifs aux voies officielles. En Russie, on assiste cependant à des restrictions toujours plus importantes visant internet », pointe M. Hensmans qui rappelle notamment la loi promulguée en août dernier contraignant les blogs consultés par plus de 3.000 visiteurs et les réseaux sociaux à se plier aux mêmes obligations très strictes imposés aux médias.

L’interdiction des manifestations de plus d’une personne, l’intimidation de journalistes, les attaques contre les médias critiques et les droits des homosexuels sont notamment pointés par l’ONG. « Toutes ces attaques sont alimentées et justifiées par une propagande de plus en plus agressive qui vise à les présenter comme une menace pour les valeurs traditionnelles ou une cinquième colonne vouée à saper la stabilité et la prospérité de la Russie. Si ce déclin rapide n’est pas enrayé, la société russe dans son ensemble sera, sur le long terme, perdante », selon John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale.

« Au travers de notre semaine de mobilisation, nous souhaitons manifester notre solidarité aux personnes qui continuent à faire entendre leur voix en Russie. Mais aussi rappeler aux autorités russes que de nombreuses personnes désapprouvent leurs choix », souligne Philippe Hensmans.

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