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Liban: double attentat à Tripoli, une quarantaine de morts

Le Vif

Deux voitures piégées ont explosé ce vendredi devant les maisons de responsables politique et policier, près de deux mosqués. Le dernier bilan, 42 morts, en fait l’attaque la plus sanglante depuis la fin de la guerre civile.

Jamais une attaque n’avait autant tué au Liban depuis la guerre civile. Deux attentats quasi-simultanés ont tué ce vendredi au moins 42 personnes et blessé plus de 500 personnnes à Tripoli, grande ville portuaire au nord du pays, à majorité sunnite. Ce nouveau bilan est communiqué par des sources sécuritaires.

Ce double attentat survient une semaine seulement après une attaque dans la banlieue chiite de Beyrouth qui avait fait 27 morts à Roueiss, dans un fief du Hezbollah, puissant mouvement chiite combattant aux côtés des troupes de Damas.

A Tripoli ce vendredi, la première explosion s’est produite dans le centre, près de la maison du Premier ministre sortant, Najib Mikati. Il ne se trouvait pas dans la ville, selon ses services. La deuxième a eu lieu près du port, non loin du domicile de l’ancien chef de la police Achraf Rifi.

Ces déflagrations ont eu par ailleurs lieu à proximité de deux mosquées, le jour de la prière hebdomadaire pour les musulmans.

Sunnites et chiites divisés sur le conflit en Syrie

Les télévisions ont montré une immense fumée noire s’élevant dans le ciel, des corps sans vie et de nombreux véhicules en flammes. Sur place, des hommes transportaient dans leurs bras des blessés devant des devantures d’immeubles totalement détruites.

La capitale du nord du Liban est régulièrement le théâtre d’affrontements entre les sunnites, qui soutiennent en majorité la rébellion syrienne et les alaouites, plutôt favorables au régime de Bachar al-Assad.

Mercredi, le chef de l’armée libanaise, le général Jean Kahwaji, a affirmé que ses troupes étaient désormais en « guerre totale » contre le « terrorisme », affirmant qu’elles poursuivaient depuis des mois une cellule « qui prépare des voitures piégées ».

Le Liban est profondément divisé sur le conflit en Syrie voisine, qui a exacerbé les dissensions confessionnelles. Les sunnites sont en effet en majorité partisans de la rébellion qui veut renverser le régime, tandis que les chiites, emmenés par le Hezbollah, sont en majorité en faveur du président Assad.

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