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Les tirs syriens « visaient directement » les journalistes

Les journalistes français Edith Bouvier et William Daniels ont le sentiment d’avoir été « directement visés » par les bombardements syriens sur la ville de Homs le 22 février. Ils saluent au passage les insurgés syriens qui « se sont vraiment mis en danger » pour eux.

Homs : les journalistes « directement visés » par les tirs syriens

Les journalistes français Edith Bouvier et William Daniels ont confié, dans le quotidien français, Le Figaro de samedi, leur sentiment d’avoir été « directement visés » par les bombardements syriens sur la ville de Homs le 22 février, qui ont tué leurs confrères Marie Colvin et Rémi Ochlik.

« Il y a eu au moins cinq explosions successives, très proches. On avait vraiment l’impression que nous étions directement visés », ont expliqué les deux journalistes à propos du bombardement de la maison du quartier Baba Amr qui servait de centre de presse.

Edith Bouvier et William Daniels racontent le bombardement du 22 février

Les deux journalistes du Figaro, rentrés vendredi soir en France, reviennent longuement sur le pilonnage qui a tué la reporter du Sunday Times Marie Colvin et le photographe français Rémi Ochlik.

Dès 6 h le 22 février, les roquettes de l’armée syrienne ont atteint le centre de presse. « Les activistes syriens qui étaient avec nous, habitués à ces bombardements, ont compris tout de suite le danger. Ils nous ont dit : il faut s’en aller tout de suite », racontent Edith Bouvier et William Daniels.

Marie Colvin et Rémi Ochlik sont les premiers à sortir. Un projectile s’abat devant le centre de presse. La déflagration est terrible. Marie Colvin et Rémi Ochlik se trouvent pratiquement sur le point d’impact. Ils sont tués sur le coup », d’après le récit rapporté par Le Figaro. Edith Bouvier, blessée, ne pouvait plus bouger la jambe : « J’ai hurlé. »

Les insurgés de l’Armée syrienne libre ont emmené les journalistes vers un hôpital de campagne, puis dans une maison de Baba Amr.

Bouvier et Daniels : les insurgés syriens « se sont vraiment mis en danger pour nous »

Les journalistes français Edith Bouvier et William Daniels ont rendu hommage aux insurgés syriens qui « se sont vraiment mis en danger » pour les aider à sortir du pays. Sans divulguer les détails de l’itinéraire qui leur a permis de quitter Homs bombardée, les deux reporters du Figaro ont raconté leur périple de quatre jours pour parcourir les quarante kilomètres qui les séparent de la frontière libanaise.

Après une première tentative avortée de quitter Homs par un tunnel, les insurgés de l’Armée syrienne libre ont décidé de sortir les deux journalistes « par un véhicule, le long d’un itinéraire secret. On a accepté. On était à bout, psychologiquement et physiquement. Il fallait qu’on sorte », relatent-ils.

Edith Bouvier, grièvement blessée à la jambe depuis un bombardement le 22 février, et William Daniels sont allés de cachette en cachette, « accueillis, malgré les risques, dans des maisons par des habitants qui les saluent par leurs prénoms », raconte Le Figaro.

Dans la neige et la pluie, leur itinéraire était « ouvert par des éclaireurs qui reconnaissent les routes et les chemins détournés ». « Ils se sont vraiment mis en danger pour nous, ils ont tout fait pour nous », a confié Edith Bouvier. En changeant plusieurs fois de véhicule (pick-up, camion), sur des chemins de montagne, les deux journalistes ont atteint la frontière libanaise jeudi soir avant d’être rapatriés par avion vendredi en France.

Les corps de Marie Colvin et de Rémi Ochlik remis aux ambassades à Damas

Les dépouilles de la journaliste américaine Marie Colvin et du photographe français Rémi Ochlik ont été remis samedi aux ambassades de France et de Pologne, qui représente les intérêts des Etats-Unis en Syrie, a constaté l’AFP.

L’ambassadeur de France à Damas, Eric Chevallier, est monté à bord d’une ambulance où se trouvait la dépouille de Rémi Ochlik, tandis qu’une voiture de l’ambassade de Pologne accompagnait une deuxième ambulance transportant le corps de Marie Colvin. Les deux ambulances se sont dirigées vers l’Hôpital français dans le quartier de Kassa. Les cercueils demeureront dans une chambre froide jusqu’à ce qu’ils soient rapatriés à bord d’un avion vers Paris.

Les deux journalistes sont morts le 22 février dans le bombardement d’un appartement transformé en centre de presse improvisé par les militants à Baba Amr, bastion de la rébellion dans la ville de Homs, pilonné pendant des semaines par l’armée syrienne.

LeVif.be, avec Belga

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