L'armée prépare la contre-offensive aux abords de Kunduz, ce dimanche 21 juin 2015. © Reuters

Les talibans aux portes de Kunduz

Les talibans se sont emparés dimanche d’un district voisin de Kunduz, une grande ville du nord de l’Afghanistan, éveillant chez les habitants la crainte que leur ville tombe aux mains des rebelles islamistes en plein dans leur offensive de printemps.

Cette nouvelle saison des combats, lancée en avril, s’annonce d’ores et déjà comme la plus meurtrière depuis la chute du régime taliban en 2001. Elle est particulièrement violente dans la province stratégique de Kunduz qu’elle a précipitée dans une crise humanitaire aiguë.

Dans la nuit de samedi à dimanche, les rebelles talibans ont réussi à prendre le district de Chardarah, voisin de la ville de Kunduz, à l’issue de combats avec les forces de sécurité, selon Mohammed Youssouf Ayoubi, gouverneur du district. D’après lui, 12 soldats ont péri dans les affrontements.

A la mi-journée dimanche, la ligne de front était figée à trois kilomètres à l’ouest de Kunduz, capitale de la province éponyme et cinquième ville d’Afghanistan par sa taille.

Le général Murad Ali Murad, chef d’état-major adjoint de l’armée afghane, a fixé la contre-offensive à dimanche soir, pour reprendre Chardarah et libérer « 70 de (nos) hommes encerclés par les talibans ». Mais dans la journée, des dizaines de familles fuyaient Chardarah pour chercher refuge dans la ville de Kunduz.

« Voyez cette chaleur, nous sommes en plein mois de ramadan et ils (les talibans, NDLR) se battent. Ce ne sont pas des musulmans », a expliqué au journaliste de l’AFP Bibi Gul, une femme d’une soixantaine d’années, qui fuyait Chardarah avec un jeune enfant en pleurs.

La ville de Kunduz est située à moins de 100 km du Tadjikistan et fait figure de carrefour commercial au nord de l’Afghanistan.

Ce n’est pas la première fois qu’elle est menacée par les talibans cette année. Fin avril, ils avaient progressé jusqu’à 6 km de la ville avant d’être repoussés par l’armée.

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