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Les sombres secrets du débarquement

Le Vif

L’opération Overlord a eu lieu il y a tout juste 70 ans. Pourtant, on est loin de tout savoir sur le jour le plus long et la bataille de Normandie. Le Nouvel Observateur met en lumière la part d’ombre de ce moment historique.

Le 6 juin 1944, 5.000 navires, 10.000 avions et 155.000 hommes lancent l’assaut et marquent le début de la bataille de Normandie. Pourtant, malgré la débauche de moyens, la bataille est loin d’être gagnée. Le Nouvel Observateur lève le voile sur quelques-unes des histoires méconnues et parfois peu glorieuses de la bataille de Normandie qui fit 30 000 morts chez les Alliés et autant chez les Allemands.

La météo fut un élément majeur dans la victoire. C’est trois ans plus tôt, lors de la bataille des glaces que les Américains et les Anglais offrent un redoutable avantage stratégique aux alliés en prenant le contrôle des stations d’observation du Grand Nord. Les prévisions météo réalisées à l’aide de ces stations permettront de lancer l’attaque lors d’une accalmie de quelques heures au coeur de la tempête. Les Allemands étaient persuadés qu’elle durerait plusieurs jours et n’étaient donc pas le moins du monde sur le qui-vive.

La bataille de Normandie, loin d’une avancée glorieuse, pourrait être comparée au front de l’Est si on calcule la concentration de blindés et les pertes en hommes. Elle avait même tout de la guerre sale. Exécution gratuite, émasculation, bombes dissimulées dans des cadavres, la violence surprit jusque dans les États-Majors. De nombreux pièges furent laissés par les Allemands pour ralentir et mutiler les Alliés. Ceux-ci n’étaient pas en reste en débusquant, par exemple, les Allemands au lance-flamme.

Des combats violents, un manque de soutien venu des airs et une pluie qui ne cesse de tomber vont plomber le moral des soldats qui furent nombreux à se mutiler volontairement. Plusieurs milliers vont souffrir de troubles mentaux. Du côté de la Wehrmacht, on ne reconnaissait pas ces troubles et on se contentait de fusiller ceux qui craquaient.

Sexisme et racisme seront aussi un corolaire du débarquement. Les françaises avaient la réputation hasardeuse de céder facilement aux avances. Du coup, si elles ne furent pas une généralité, loin de là, les agressions sexuelles n’en furent pas moins fréquentes. Plusieurs dizaines de GI furent même pendus pour viol. Pour la grande majorité d’entre eux, il s’agissait d’Afro-Américains. Cette surreprésentation serait principalement due à des préjugés et à une différence de traitement au sein même des tribunaux où régnait la ségrégation et qui condamnaient souvent sans preuve.

Alors que les Allemands se battaient contre les alliés, en interne les complots faisaient rage. Depuis la défaite de Stalingrad, de nombreux officiers de la Wehrmacht souhaitaient renverser le régime. Mais le complot du 20 juillet 1944 qui vit le colonel Claus von Staufenberg poser une bombe à quelques mètres du Führer sans pour autant le tuer fut réprimé dans une violence bestiale et tua dans l’oeuf un éventuel renversement.

Par ailleurs, souvent glorifiés, les Américains ne seraient pas les véritables héros du débarquement. La moitié des hommes qui débarquent en ce 6 juin sont anglais et ce sont les stratégies et inventions anglaises qui seront décisives.

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