Theresa May © REUTERS

Les six travaux de Theresa May

Le Vif

Négocier la sortie de l’UE, soutenir l’économie en période d’incertitudes, rassembler le parti conservateur et un pays déchirés par le Brexit: l’ampleur de la tâche qui attend la nouvelle Première ministre britannique, Theresa May, donne le vertige.

Former un gouvernement

La première tâche de Theresa May sera de former un gouvernement, comprenant un ou une ministre chargée du Brexit.

Les femmes devraient avoir la part belle dans ce cabinet, qui devrait aussi inclure des partisans du Brexit, comme le directeur de campagne de Mme May, Chris Grayling, ou encore des ministres expérimentés, comme le chef de la diplomatie Philip Hammond.

Lancer la procédure de divorce

Theresa May a soutenu le maintien dans l’UE pendant la campagne du référendum mais elle assure maintenant qu’elle va mettre en oeuvre le Brexit et compte en « faire un succès ».

Avant l’accélération de son arrivée au pouvoir grâce au retrait de ses rivaux, elle avait dit qu’elle ne déclencherait pas l’article 50 du traité de Lisbonne lançant la procédure de divorce avant la fin de l’année.

Elle est toutefois sous pression des dirigeants européens, mais aussi des partisans du Brexit dans le pays, qui souhaitent le voir mis en oeuvre sans délai.

Négocier « le meilleur accord possible »

Theresa May s’est engagée à négocier « le meilleur accord possible » avec l’UE une fois le Royaume-Uni sorti du club.

Principale difficulté: si le pays veut conserver son accès au marché unique européen grâce à la libre circulation des biens, il devra aussi continuer d’accepter celle des personnes, ont prévenu les Européens. Or le Brexit a été acquis largement sur le slogan « stopper l’immigration ».

Ce sera le gros point de tension des négociations.

Conforter l’économie

Theresa May va devoir rassurer les investisseurs à un moment où la livre a plongé face au dollar et où la Banque d’Angleterre détecte les premiers signes de risque pour la stabilité financière.

La baisse de la livre a dopé les exportations mais plusieurs fonds immobiliers ont suspendu leurs opérations et les grandes banques envisagent de délocaliser certaines de leurs opérations.

Les marchés restent attentistes même si la nomination de Mme May les a quelque peu rassurés. Et l’incertitude durera quoi qu’il en soit jusqu’à la fin des négociations sur la sortie de l’UE, lui compliquant la tâche pour éviter une récession.

Rassembler les Tories

Theresa May hérite d’un parti conservateur divisé entre adversaires et supporteurs du Brexit, au premier rang desquels l’ex-maire de Londres, Boris Johnson, le ministre de la Justice, Michael Gove, et la secrétaire d’Etat à l’Energie, Andrea Leadsom.

Trahisons, coups bas et insultes ont émaillé la campagne du référendum puis la course au pouvoir. Et les trois Brexiters sont tous sortis KO du ring pour la succession de David Cameron. Mais ils se sont cependant sagement ralliés à Mme May, signe que la formation peut serrer les rangs dans l’adversité.

Garder le Royaume uni

L’une des « premières priorités » de Theresa May va être de garder le Royaume uni, l’Ecosse menaçant d’un nouveau référendum sur l’indépendance puisqu’elle a voté très majoritairement pour rester dans l’UE et refuse de s’en faire sortir à cause du vote de l’Angleterre.

Sa Première ministre, Nicola Sturgeon, s’est déjà rendue à Bruxelles pour tâter le terrain et répète qu’un nouveau référendum, après celui perdu par les indépendantistes en 2014, est sur la table.

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