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Les questions que posent les 8 infanticides de Villers

La femme soupçonnée d’avoir tué ses huit nouveau-nés retrouvés morts à Villers-au-Tertre, dans le nord de la France, n’a pas « avancé » le mobile du déni de grossesse, a indiqué jeudi à la presse le procureur de Douai.

Comment a-t-on découvert ces huit infanticides? Samedi 24 juillet, les nouveaux propriétaires d’une maison découvrent, alors qu’ils étaient en train de planter un arbre, les ossements de deux nouveau-nés dans des sacs plastique enfouis sous terre. Ils informent la gendarmerie qui s’oriente rapidement sur la piste de Dominique Cottrez, la fille des anciens propriétaires de la maison.

Les enquêteurs, aidés de cinq chiens et deux maîtres-chiens, font des recherches chez cette aide-soignante de 45 ans, et retrouvent six nouveaux cadavres. Mardi, les époux Cottrez sont arrêtés et placés en garde à vue.

Est-ce une nouvelle affaire Courjault?

Dominique Cottrez n’a pas encore expliqué les raisons de son geste mais, comme dans l’affaire des bébés congelés, elle affirme avoir agi seule, sans que son mari ne soit au courant. Selon une source proche de l’enquête, elle a expliqué avoir étouffé les bébés qu’elle venait de mettre au monde.

Le procureur de Douai, Eric Vaillant, rejette d’ores et déjà la piste du déni de grossesse qui n’a jamais été évoqué par la mère lors de sa garde à vue. Selon, Patrick Mercier le maire du village, son « problème de poids » pourrait expliquer le fait que ses grossesses soient passées inaperçues.

Dominique Cottrez a été mise en examen pour « homicides volontaires de mineurs de moins de 15 ans » et encourt la réclusion à perpétuité. Le père, Pierre-Marie Cottrez, charpentier du même âge, a été libéré au terme de la garde à vue.

Qui est cette femme?

Dominique Cottrez, aide-soignante à domicile, est perçue par sa famille et ses amis comme une femme très discrète. Contrairement à son mari qui faisait parti du conseil municipal de Villers-au-Tertre, elle était « une personne qui sortait très peu, qui participait peu à la vie de la commune », explique Patrick Mercier, le maire de la commune.

Ses filles, âgées de 21 et 22 ans, la décrivent dans la Voix du Nord comme une femme « courageuse » et « secrète ». Elle passait également, selon sa famille, beaucoup de temps à s’occuper de ses deux petits enfants. « J’élève seule mon enfant, a raconté son aînée au quotidien du Nord. Maman était là à la maternité avec moi pour l’accouchement, c’est elle qui l’a porté, qui l’a habillé… On avait toutes les deux les larmes aux yeux ».

Y a-t-il des histoires similaires?

C’est la plus importante affaire d’infanticides en France depuis une trentaine d’années. La dernière remonte à 1983 où sept cadavres de nouveau-nés avaient été retrouvés chez un couple d’agriculteurs de Saint-Bonnet-la-Rivière, en Corrèze. Entre 1974 et 1983, Jean-Pierre et Rolande Leymarie ont tué sept de leurs onze enfants et les ont enterrés dans le jardin de leur ferme.

Caroline Politi, Lexpress.fr

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