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Les pseudo-excuses d’Anders Breivik

Au sixième jour de son procès, le tueur d’Oslo s’est excusé pour les victimes qui n’avaient pas d’appartenance politique. Il n’a accordé aucune considération pour les jeunes travaillistes tués à Utoeya, qu’il a qualifié de « cibles légitimes ».

Pour la sixième journée de son procès, Anders Behring Breivik poursuit son témoignage. Jugé pour la mort de 77 personnes l’an dernier en Norvège, il a présenté ses excuses pour ses victimes sans appartenance politique, en refusant de faire de même pour les proches des adolescents tués sur l’île d’Utoeya.

Selon le calendrier initial, Breivik doit aussi aborder la question centrale de sa santé mentale mais, en raison du retard pris par la procédure, le procureur Svein Holden a demandé à ce que ce thème soit différé à mercredi.

Excuses pour les victimes apolitiques

Le massacre des jeunes travaillistes et des employés des ministères était « atroce mais nécessaire », a répété Breivik, affirmant que 44 des personnes qu’il a abattues sur Utoeya avaient des responsabilités au sein de la Jeunesse travailliste et que le camp d’été était un « camp d’endoctrinement politique ». Selon l’accusé, les adolescents étaient des « cibles légitimes » car ils étaient membres d’une organisation politique coupable, à ses yeux, d’exposer la société norvégienne au multiculturalisme et à l’islam.

Breivik a par ailleurs présenté ses « profondes excuses » aux proches des victimes qui n’avaient pas d’appartenance politique, tuées par l’explosion de la bombe qu’il avait placée près du siège du gouvernement norvégien.

« Une évaluation psychiatrique mensongère »

Déclaré psychotique par une première expertise psychiatrique officielle puis sain d’esprit par une contre-expertise, Breivik tient à être reconnu pénalement responsable afin, selon lui, de ne pas voir son idéologie islamophobe être décrédibilisée par un diagnostic. Selon Breivik, la première évaluation psychiatrique contient « plus de 200 mensonges ». « Je ne suis pas un cas psychiatrique et je suis pénalement responsable », a-t-il déclaré vendredi.

Déclaré pénalement irresponsable, il risque l’internement psychiatrique à vie. Responsable, il encourt 21 ans de prison, une peine qui pourrait ensuite être prolongée aussi longtemps qu’il sera considéré comme dangereux. En dernier ressort, il reviendra aux juges de trancher la question de sa santé mentale dans leur verdict attendu en juillet.

LeVif.be avec L’Express

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