Enfants dans les rues de Port au Prince, en Haïti, l'un des pays les plus pauvres du monde © REUTERS/Swoan Parker

Les pays pauvres le resteront pour la plupart

Malgré une croissance vigoureuse, la plupart des 48 pays les plus pauvres n’arriveront pas à atteindre les « objectifs du Millénaire » pour le développement (OMD), souligne un rapport de l’ONU publié jeudi à Genève.

Seul le Laos semble en bonne voie pour atteindre la totalité des sept points des OMD et quatre autres pays (l’Ethiopie, le Malawi, le Rwanda et l’Ouganda) devraient atteindre la plupart des objectifs, selon le rapport annuel de la CNUCED (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement).

Les « objectifs du Millénaire », définis en 2000 par les Nations unies, visent à réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim dans le monde d’ici à la fin 2015.

« Entre 2002 et 2008, la croissance des PMA (Pays les moins avancés) a été supérieure à l’objectif de 7% décidé par la communauté internationale, et même après la crise financière de 2008, ces pays ont connu une croissance plus rapide que d’autres pays en développement, avec un taux moyen de 5,7% par an », a déclaré Mukhisa Kituyi, directeur général de la CNUCED à la presse. Il a cependant regretté que ces pays n’arrivent paradoxalement pas à réduire considérablement leur taux de pauvreté.

« Dans le cadre des OMD, la pauvreté a été réduite de moitié dans le monde grâce à des progrès rapides réalisés dans les pays en développement les plus avancés » et non grâce aux PMA. En moyenne dans les PMA, la pauvreté extrême (revenu inférieur à 1,25 dollar par jour) a reculé de 65% en 1990 à 45% en 2010. Mais ce chiffre reflète de nombreuses disparités.

Les PMA asiatiques ont ainsi progressé bien plus rapidement sur ce point (de 65% à 35%) que les PMA africains et Haïti (de 65% à 51%), ce qui leur permettra dans l’ensemble d’atteindre l’objectif de réduction de moitié de la pauvreté, selon le rapport.

Ce dernier préconise trois axes de développement pour les PMA: favoriser les investissements, notamment dans les infrastructures, mettre en place une politique industrielle plus conquérante pour accroître la productivité de certains secteurs comme l’agriculture et user du levier macroéconomique pour augmenter la demande interne.

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