Groupe de jeunes palestiniens, non autorisés à passer à Jérusalem en raison de leur âge, transgressent l'un des murs construit par Israël afin d'assister à la quatrième prière du vendredi du Ramadan à la mosquée de Jérusalem, village d'Al- Ram , près de Ramallah, 10 Juillet 2015. © REUTERS / Mohamad Torokman

Les Palestiniens commémorent le 68e anniversaire de la « Nakba »

Le Vif

Des centaines de Palestiniens ont défilé mardi à Ramallah, en Cisjordanie occupée, pour la traditionnelle marche commémorant la Nakba (« catastrophe » en arabe) qu’a constitué pour eux la création d’Israël il y a 68 ans.

Cette marche est le point d’orgue d’une mobilisation lancée il y a plusieurs jours et qui a vu des défilés à travers la Cisjordanie et la bande de Gaza, parfois émaillés de heurts entre manifestants palestiniens et soldats israéliens.

Des commémorations ont également eu lieu dans les villes arabes d’Israël, menées par les Arabes Israéliens, descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre en 1948.

« Non à l’occupation, nous resterons Palestiniens, nous résisterons et nous reviendrons », a lancé un des organisateurs, Mohammed Aliyane, devant des centaines de personnes réunies dans le centre-ville.

La foule brandissait des clés géantes, devenues le symbole de cet anniversaire et rappelant les clés de leurs maisons gardées par les réfugiés qui, pour beaucoup, pensaient revenir chez eux après le conflit israélo-arabe.

La famille de Maha Abou Sourour, installée dans le camp de réfugiés d’Aïda à Bethléem, a gardé cette clé. « Nous venons du village de Beit Natif. Je ne l’ai jamais vu, j’en ai seulement entendu parler par mes grand-parents, mais je sens que je dois y retourner », dit à l’AFP cette femme d’une quarantaine d’années.

A Gaza, le Hamas et le Jihad islamique, les deux forces islamistes ennemies d’Israël, ont appelé à une nouvelle intifada, du nom des soulèvements populaires de 1987-93 et 2000-2005.

Le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal, a appelé à « l’unité » alors que les Palestiniens sont dirigés depuis dix ans par deux directions rivales: le Hamas dans la bande de Gaza et l’Autorité palestinienne, reconnue internationalement, en Cisjordanie occupée.

Les Palestiniens commémorent chaque année l’exode de centaines de milliers de personnes ayant été expulsées ou ayant pris la fuite en 1948.

Plus de 12 millions de Palestiniens vivent à travers le monde, dont la moitié dans les Territoires occupés et en Israël, selon des chiffres officiels palestiniens. Plus de 5,5 millions sont enregistrés comme réfugiés auprès de l’ONU.

En 1948, accuse Hanane Achraoui, membre de la direction palestinienne, Israël a commis « une grave injustice historique » en détruisant « 531 villes et villages palestiniens et en commettant au moins 33 massacres ». Israël n’a jamais reconnu de massacre et conteste les chiffres des destructions.

L’injustice se poursuit car « Israël recourt délibérément et systématiquement à des actes de violence, de colonialisme et de destruction », a-t-elle dit dans un communiqué.

Le « droit au retour » des réfugiés sur leur terre reste une exigence palestinienne fondamentale et l’une des questions les plus épineuses d’un éventuel règlement du conflit. La perspective d’un tel règlement semble actuellement très lointaine.

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