© Reuters

Les militaires turcs qui ont fui en Grèce jugés jeudi

Les huit militaires turcs qui ont fui par hélicoptère après le coup d’Etat manqué en Turquie seront jugés jeudi en comparution immédiate pour entrée illégale en Grèce et violation de son espace aérien, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Les prévenus, deux commandants, quatre capitaines et deux sergents, ont obtenu un délai de trois jours avant leur procès, lors d’une comparution lundi devant le tribunal d’Alexandroupolis, selon une source judiciaire. Les huit militaires sont arrivés par hélicoptère samedi à l’aéroport d’Alexandroupolis après avoir envoyé un signal de détresse à l’intention des autorités aéroportuaires de cette ville située près de la frontière gréco-turque dans le nord-est, à 300 km d’Istanbul. Ils ont été aussitôt arrêtés et placés en détention provisoire. Selon leur avocate, Me Ilia Marinaki, ils vont demander l’asile en Grèce car ils insistent sur le fait qu’ils n’ont pas pris part à la tentative de putsch et ont fui vers la Grèce voisine « lorsque des policiers ont commencé à leur tirer dessus ». Les militaires -tous mariés et âgés d’une quarantaine d’années- étaient inquiets pour leur vie et celle de leur famille, selon Me Marinaki.

Des « putschistes »

Un avocat turc venu d’Istanbul et présent lundi à la cour d’Alexandroupolis, selon la télévision publique grecque Ert, a indiqué à cette chaîne que la Turquie allait demander l’extradition des militaires en Turquie car ils sont des « putschistes » et « ont ouvert le feu contre des civils ». Le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, a annoncé qu’Ankara demandait l’extradition des huit hommes, après la tentative de renversement du président Recep Tayyip Erdogan lancée tard vendredi. Celle-ci a tourné court samedi matin après une nuit de violences ayant fait au moins 265 morts à Ankara et Istanbul. Aucune demande d’extradition n’a pour le moment été adressée au ministère grec de la Justice, selon une source judiciaire. Le président Erdogan a parlé par téléphone samedi soir avec le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, pour le remercier de sa position pendant la tentative de coup d’Etat, M. Tsipras ayant exprimé tôt samedi son soutien pour le gouvernement turc « démocratiquement élu ».

Contenu partenaire