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Les méthodes « musclées » des Tchétchènes en Belgique

La Ville de Mons voulait engager des Tchétchènes comme stewards. Elle a fait marche arrière. Extorsions de fonds, recouvrements de créance, « contrats », règlements de comptes : certains Tchétchènes font peur. L’expédition punitive contre les Afghans du centre de réfugiés de Houthalen en fournit une illustration.

Étonnant ! Il y a quelques mois, la Ville de Mons a failli engager comme stewards des Tchétchènes bien connus des services de police de Verviers. Leur mission ? Sécuriser les abords de la gare. Ouille ! Sans mandat légal, certains Tchétchènes proposent de protéger des commerçants en échange d’une contribution financière répétitive. On appelle ça du racket. Dûment avertis, les services montois ont bloqué les engagements. L’anecdote en dit long sur la méfiance, voire la peur qu’inspirent les Tchétchènes adeptes de la pure force physique. Divers procès ont déjà révélé le caractère « musclé » de leurs activités notamment en matière d’extorsion de fonds ou de récupération de dettes. Le 5 août dernier, en pleine nuit, une vingtaine d’entre eux ont envahi le centre pour réfugiés de la Rode Kruis de Houthalen (Limbourg) et ont bastonné des Afghans. Un règlement de comptes entre passeurs de migrants ? L’enquête est en cours.

Nombreux sont les membres honnêtes de cette communauté à subir le contrecoup de cette mauvaise réputation. Ils ne collaborent pas pour autant avec la justice. « Il est impossible d’obtenir d’eux des informations sur les malfrats dont ils condamnent pourtant le comportement, relève un policier. Ils sont très soudés : les conflits se règlent via des conseils de sages qui se sont formés sur les mêmes bases claniques que dans leur pays d’origine. » Avec 500 Tchétchènes établis dans son arrondissement, Verviers est, avec Bruxelles, Anvers, Ostende, Courtrai, Roulers, Louvain, Malines et Arlon, une des places fortes de ces Nord-Caucasiens de nationalité russe. Ils ont fui les deux guerres russo-tchétchènes (1994-1996 et 1999-2000) ou sont attitrés par la prospérité de l’Occident. L’Office des étrangers évalue à 12 000 le nombre de Nord-Caucasiens présents en Belgique (dont une minorité originaire des républiques voisines du Daguestan et d’Ingouchie). La Belgique abrite donc la deuxième plus importante communauté Nord-Caucasienne d’Europe occidentale, après celle vivant en Autriche (36 000 personnes). Avec les risques qui en découlent…

Lire l’enquête de Marie-Cécile Royen dès ce vendredi dans Le Vif/L’Express.

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