Nouveau chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, au côté de Donald Trump et Mike Pence © Reuters

Les incertitudes de la diplomatie américaine

Le Vif

Avenir des sanctions contre la Russie au sujet de l’Ukraine, politique en Syrie, relations avec la Chine ou encore avec l’Otan et l’UE: les interrogations autour des positions de l’administration américaine sont multiples.

Les partenaires des Etats-Unis espèrent des éclaircissements sur ces dossiers à l’occasion de la séquence politico-diplomatique qui a débuté mercredi à Bruxelles avec une réunion de l’Otan et se poursuit jeudi avec un G20 à Bonn puis la Conférence sur la Sécurité de Munich.

Ukraine et relations avec la Russie

Alors que Donald Trump avait plaidé pour un rapprochement avec le Kremlin durant sa campagne électorale, nourrissant l’hypothèse d’une levée rapide des sanctions américaines, ses proches ont durci le ton après la démission du conseiller américain pour la sécurité nationale, Michael Flynn, accusé d’avoir menti sur ses relations avec la Russie.

Le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer a dit mercredi attendre « du gouvernement russe une désescalade de la violence en Ukraine et le retour de la Crimée », annexée en mars 2014 par Moscou.

Réponse sèche de la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova: la Russie « ne rend pas ses territoires ». Le G20 à Bonn, auquel assisteront le chef de la diplomatie américain Rex Tillerson et son homologue russe Serguei Lavrov jeudi et vendredi, puis la réunion de Munich, où seront M. Lavrov et le vice-président américain Mike Pence, pourraient permettre d’y voir plus clair.

Guerre civile en Syrie

Les Etats-Unis vont-ils se rapprocher de la Russie en coordonnant davantage leurs bombardements contre l’organisation Etat islamique, comme Donald Trump l’a suggéré ? Quel sort veulent-ils réserver au président Bachar al-Assad ?

Le président américain a donné jusqu’à la fin février au Pentagone pour voir s’il est possible d’accélérer la campagne contre l’EI. L’an dernier, il avait promis de « bombarder à fond » l’EI, au risque d’accroître les pertes civiles.

A ce sujet Donald Trump a proposé d’établir des « zones de sécurité » pour les civils en Syrie, idée rejetée par le président Bachar al-Assad. Les militaires américains voient eux avec méfiance une plus grande coordination avec Moscou, estimant que les Russes sont avant tout en Syrie pour soutenir le régime syrien.

Otan et UE

Sur l’Otan, l’administration Trump souffle le chaud et le froid. Le président américain a d’abord qualifié l’Alliance atlantique d' »obsolète », avant que son ministre de la Défense s’efforce de rassurer en réaffirmant l’importance de l’Otan, « socle fondamental » pour les Etats-Unis.

Mais mercredi, à Bruxelles, il a dans le même temps sommé les alliés d’augmenter leurs dépenses militaires, faute de quoi les Etats-Unis pourraient « modérer leur engagement » envers l’Alliance atlantique. De quoi inquiéter les Européens de l’Est en particulier, préoccupés par la Russie.

L’administration Trump fait dans le même temps peu de cas de l’Union européenne. Le président s’est félicité du Brexit et s’est dit persuadé que d’autres pays sortiraient du bloc. Il a accusé l’UE d’être à la solde des intérêts allemands.

Relations avec la Chine

Là aussi, des signaux contradictoires ont été envoyés. Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a finalement décidé de se rendre au G20, après que sa présence eut été mise en doute à la suite du différend entre Pékin et Washington autour de Taïwan.

Mais il n’est pas certain qu’il rencontrera son homologue américain en tête-à-tête. Rex Tillerson a provoqué l’ire de Pékin en agitant la menace d’un blocus pour empêcher l’accès du pays à des îles contestées en mer de Chine méridionale.

Pékin s’est aussi beaucoup irrité de la remise en cause apparente par Donald Trump du principe de la « Chine unique ». Le chef de l’Etat a finalement désamorcé en partie la crise en assurant ultérieurement qu’il adhérait toujours à ce principe.

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