Les forces progouvernementales confortent leur emprise sur le sud du Yémen

Les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi ont repris samedi aux Houthis la province de Chabwa, la dernière que ces rebelles chiites contrôlaient dans le sud du Yémen, confortant leur emprise sur cette partie du pays.

Les rebelles chiites Houthis « se sont retirés » et ont « remis » Chabwa aux forces progouvernementales, après avoir obtenu des assurances sur un retrait en toute sécurité de la province, a expliqué un officier à l’AFP. L’information a été confirmée par d’autres sources militaires. « La province a été remise » au Mouvement sudiste qui se bat dans le rang des forces progouvernementales, a précisé Salem al-Awlaqi, un activiste politique à Chabwa.

Après avoir mis la main sur une cinquième province du sud du Yémen, les forces progouvernementales poursuivaient leur avancée en direction de Taëz, la troisième ville du pays que de nombreux analystes présentent comme une porte d’entrée vers la capitale Sanaa dont la prise par les rebelles Houthis en septembre 2014 avait causé la fuite du président Hadi.

Les forces loyalistes ont lancé fin juillet une vaste offensive dans le sud contre les Houthis, des rebelles chiites zaïdites originaires du nord du Yémen, soutenus par l’Iran, qui ont pris le contrôle de larges portions du pays depuis l’année dernière avec l’appui de troupes restées fidèles à l’ancien président Ali Abdullah Saleh, forcé à l’exil en février 2012 après avoir dirigé le pays depuis sa réunification en 1990.

Elles bénéficient du soutien d’une coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite qui, au-delà des frappes aériennes menées contre les positions des rebelles chiites, envoie armes et troupes sur le terrain.

Après la reprise de la province d’Aden, la capitale du Sud et deuxième ville du pays le 17 juillet, les pro-Hadi ont chassé les rebelles des provinces de Lahj, de Daleh, d’Abyane puis de Chabwa, riche en réserves pétrolières samedi. Ces cinq provinces du sud reconquises constituaient, avec celles de Mahra et de Hadramawt jamais conquises par les Houthis, l’ancien Yémen du sud, indépendant jusqu’en 1990 avant la réunification avec la partie nord du pays.

Selon certains analystes yéménites, la série de victoires des loyalistes s’explique par le fait que les rebelles ont redéployé leurs forces à Taëz où des habitants ont fait état de combats.

Vendredi, les forces loyales au président Hadi ont repris le contrôle de plusieurs bâtiments tenus jusque-là par les rebelles de cette ville, notamment le quartier général de la défense civile, a indiqué le site gouvernemental Sabawa.net. « Taëz est sur le point d’être libérée et des renforts y arriveront bientôt », a assuré jeudi le président Hadi.

Selon des sources militaires, la coalition emmenée par Ryad a fourni ces dernières semaines des équipements modernes aux partisans du président yéménite en exil, notamment des chars, des blindés, des transporteurs, mais également un terrain d’entraînement pour les combattants yéménites. Six soldats émiratis de la coalition ont été tués depuis le début de l’offensive fin mars dans des incidents liés aux opérations au Yémen.

Depuis Abou Dhabi, le ministre yéménite des Affaires étrangères Riad Yasin a tenu à remercier vendredi la coalition pour son soutien, nommant tout particulièrement les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite.

Le conflit au Yémen a fait depuis mars près de 4.400 morts et des milliers de blessés, selon un bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié mardi. 21 millions de personnes ont besoin d’aide ou de protection et 1,3 million de Yéménites ont été déplacés selon l’ONU.

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