Image d'illustration © Reuters

Les enfants kamikazes dans les zones de conflit

Des enfants ou des adolescents ont déjà été utilisés ces dernières années comme kamikazes dans plusieurs pays, notamment au Nigeria.

En Turquie, où le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé dimanche qu’un garçon entre 12 et 14 ans était à l’origine de la mort d’au moins 51 personnes à Gaziantep (sud-est) samedi soir, il s’agit apparemment d’une première dans la vague d’attentats meurtriers qui secoue le pays depuis un an.

Au Nigeria, de plus en plus d’enfants sont impliqués dans des attaques suicide dans la région du lac Tchad, où le groupe islamiste nigérian Boko Haram, affaibli militairement, tente d’instaurer la terreur par tous les moyens, a rapporté l’Unicef en avril 2016.

De quatre enfants utilisés dans des attaques kamikazes en 2014, on est passé à 44 l’année suivante, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance, au Nigeria, Cameroun, Tchad et Niger, où sévit le groupe qui a rallié l’organisation de l’Etat islamique (EI). Plus de 75% des jeunes kamikazes étaient des filles, note l’Unicef.

A Kano, en décembre 2015, six personnes ont été tuées dans une attaque suicide menée par un enfant kamikaze et imputée à Boko Haram. En juillet 2015, un jeune kamikaze de 13 ans a péri dans un attentat manqué dans cette grande ville du Nord nigérian.

En décembre 2015, à Mafa, dans le Nord-Est, un garde civil et quatre jeunes filles kamikazes de Boko-Haram ont été tués.

A Maiduguri, en janvier 2015, au moins 19 personnes ont péri lorsqu’une bombe fixée sur une fillette d’une dizaine d’années a explosé dans un marché bondé de cette grande ville du Nord-Est.

En Afghanistan, en avril 2016, les autorités ont fait savoir que, deux ans plus tôt, elles avaient arrêté un jeune de 15 ans pour avoir tenté de commettre un attentat suicide sur ordre des talibans afghans, devant les bureaux du gouverneur d’un district près de Kandahar.

Les insurgés ont affirmé que les « garçons au visage glabre » ne sont jamais utilisés dans les opérations militaires. Mais les autorités afghanes signalent régulièrement l’arrestation de jeunes adolescents que les talibans comptaient utiliser comme kamikazes.

En mars 2016, un garçon de 12 ans, qui devait se faire exploser, s’est rendu aux forces afghanes dans la province orientale de Nangarhar. Les talibans l’avaient envoyé se faire tuer en emportant avec lui des « mécréants » de l’armée nationale. Il a fait marche arrière à la dernière minute après avoir vu des soldats prier dans une mosquée.

En 2012, un adolescent kamikaze a tué au moins six personnes, surtout des enfants, à proximité du QG de l’Otan en plein coeur de Kaboul. Les talibans ont revendiqué l’attaque.

En Syrie, en juillet 2015, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), affirmait que les djihadistes de l’EI dépendaient de plus en plus des enfants pour les opérations suicide. Depuis le début de cette année 2015, selon l’ONG, au moins 18 enfants ont été utilisés comme kamikazes, dans les combats entre EI et forces kurdes dans le nord-est de la Syrie.

En Irak, l’Onu a dénoncé en février 2015 le recrutement en Irak par des « groupes armés », en particulier par l’EI, d' »un grand nombre d’enfants », y compris handicapés, pour en faire des combattants, des kamikazes et des boucliers humains, ainsi que les sévices sexuels et les autres tortures qui leur sont infligés.

Contenu partenaire