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Les émissaires africains reviendront la semaine prochaine

L’Afrique de l’Ouest a tenté mardi de convaincre Laurent Gbagbo de céder la présidence ivoirienne à son rival, sans succès. Les trois présidents ouest-africains reviendront « la semaine prochaine » en Côte d’Ivoire, a annoncé mercredi la présidence de la République du Cap Vert.

« La mission des chefs d’État devra retourner en Côte d’Ivoire dans le courant de la semaine prochaine pour poursuivre les contacts et essayer de conclure la médiation », indique un communiqué de la présidence cap-verdienne.

Le communiqué note que les deux parties ivoiriennes « ont demandé quelque temps pour réfléchir dans le but de trouver une solution viable pour la conclusion du processus électoral, seule sortie capable de promouvoir la paix et la stabilité durables dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest ».

L’Afrique de l’Ouest a tenté une première fois mardi, apparemment sans résultat immédiat, de convaincre Laurent Gbagbo de céder la présidence ivoirienne à son rival Alassane Ouattara, sous peine d’une possible intervention militaire. Preuve que la tension reste forte, un convoi de l’ Onuci a été attaqué à Abidjan par une « foule nombreuse », blessant un Casque bleu avec une machette et incendiant un véhicule, a indiqué la mission. Laurent Gbagbo a exigé le départ de l’Onuci, qu’il accuse de soutenir militairement Ouattara.

Souriant et décontracté

« Tout s’est bien passé », s’est borné à dire devant la presse le président béninois Boni Yayi à l’issue d’une rencontre de deux heures et demie au palais présidentiel d’Abidjan avec Laurent Gbagbo, qui se montrait souriant et décontracté. Boni Yayi était arrivé dans la matinée comme ses pairs sierra-léonais et capverdien, Ernest Koroma et Pedro Pires, tous trois mandatés par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’organisation envisage d’aller jusqu’à renverser militairement Gbagbo s’il ne cède pas sa place à Ouattara, reconnu président sur le plan international.

Entre leurs deux rendez-vous avec Gbagbo, les trois émissaires ont échangé avec Ouattara dans le grand hôtel qui lui sert de quartier général, soumis à un blocus des forces loyales à son rival et gardé par des chars et des éléments de la mission de l’ONU dans le pays, l’Onuci.

Manifestation annulée

Le camp Gbagbo a toutefois fait un geste d’apaisement, en annonçant le report sine die d’un grand rassemblement de « jeunes patriotes », ses fervents partisans, initialement prévu mercredi dans la capitale économique.

« Il y a report pour donner une chance à la diplomatie en marche », a déclaré leur leader Charles Blé Goudé, ajoutant qu’il ne voulait pas donner à ses adversaires « l’occasion de réussir leur guerre civile ». Pendant plus d’une semaine, Blé Goudé avait pourtant mobilisé ses troupes dans Abidjan en vue de cette manifestation pour « la dignité et la souveraineté » de la Côte d’Ivoire.

Gbagbo, qui prend « au sérieux » les menaces de la Cédéao, se présente comme le seul président ivoirien et dénonce un « complot » de l’ex-puissance coloniale française et des Etats-Unis.

La période post-électorale a été particulièrement violente, faisant au moins 173 morts du 16 au 21 décembre, essentiellement des partisans de Ouattara, selon l’ONU, 53 morts depuis fin novembre, selon le camp Gbagbo, dont 14 membres des Forces de défense et de sécurité (FDS, loyales au sortant).

Le Vif.be, avec L’Express.fr et Belga

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