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Les droits de l’Homme progressent-ils vraiment en Chine ?

Stagiaire Le Vif

 » Les droits de l’Homme sont en progrès en Chine « , selon Fu Cong, le représentant adjoint de la Chine auprès de l’Office des Nations Unies. Vraiment ?

« Les droits de l’Homme sont en progrès en Chine, notamment le droit à la santé, l’accès à l’éducation, ainsi qu’une amélioration générale des conditions de vie et de la lutte contre la corruption », a affirmé Fu Cong lors d’un débat général au Conseil des droits de l’Homme à Genève. Toutefois, aucun pays n’a « un bilan parfait en matière de droits de l’Homme et il existe encore une série de défis à relever », a-t-il admis.

Droit à la santé : pas de soins pour les homosexuels ?

Si la Chine a bel et bien réussi à réduire le pourcentage de toxicomanes atteints du VIH grâce à une campagne de distribution de seringues et de mise en place de centres de traitement, certains médecins « refusent des patients quand ils désapprouvent leur orientation sexuelle », assure Bernhard Schwartländer, un des responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En outre, « les infections au VIH sont en hausse chez les homosexuels et ne baissent nullement chez les hétérosexuels », note-t-il.

Par ailleurs, les cabinets privés étant très rares, les malades se rendent systématiquement à l’hôpital, même pour des affections bénignes ou courantes, rappelle le Courrier International. Résultat, les hôpitaux sont dépassés par l’affluence.

Accès à l’éducation : les ruraux défavorisés

Concernant l’éducation, le manque de financement de la part du gouvernement central envers le gouvernement local entraîne la fermeture de nombreux établissements ruraux. Selon Rong Jinglong, directeur du bureau de Butuo (l’un des innombrables districts ruraux chinois), le comté avait encore une école primaire dans chacun de ses 190 villages, en 2003. En janvier 2013, il n’en comptait plus que 58.

La solution préconisée par les ruraux serait de migrer vers métropoles. Mais là, à nouveau, ça coince : les frais de scolarité sont entièrement à la charge des familles. Celles-ci ayant la plupart du temps émigré pour des raisons économiques, elles ne peuvent alors faire face à tant de dépenses (au minerval, il faut ajouter une taxe et le payement pour les cours optionnels que sont le sport, l’anglais ou l’informatique). Elles sont donc souvent contraintes de déscolariser les enfants.

Corruption : une campagne de façade ?

A priori, la campagne anticorruption menée par le président Xi Jinping semble porter ses fruits. De nombreuses personnalités « haut placées » en ont récemment été victimes de cette politique, à l’image de Yang Kun, un ex-dirigeant de la Banque de l’agriculture de Chine, ou de Ling Jihua, l’ex-bras droit de l’ancien président Hu Jintao. « Cette méthode est efficace d’un point de vue public, parce qu’il s’attaque à beaucoup de cibles tout en déstabilisant ses intérêts structurels », admet Guilhem Fabre, professeur à la Faculté des affaires internationales de l’Université du Havre. « Mais il faudrait voir sur le plus long terme s’il va pouvoir remettre en cause toutes les politiques qui ont créé cette corruption. » Pour Libération, la Chine « prend des mesures de façades contre la corruption ».

Conditions de vie : la pollution censurée

L’un des (immenses) défis qui attendent le gouvernement chinois concerne sans nul doute la pollution. Une équipe internationale de chercheurs a notamment pu établir un lien direct entre la pollution aux particules fines et l’augmentation des décès, en comparant les archives de mesures de qualité de l’air aux données de santé, note futura-sciences.

Récemment, « Under the Dome », un documentaire dressant un constat alarmant sur la pollution atmosphérique en Chine, a été interdit par les autorités.

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