© AFP

Les coulisses du dîner des Nobel à Stockholm

Le Vif

Dans le Hall Bleu de l’Hôtel de ville de Stockholm, fleuristes, éclairagistes, metteurs en bouche s’affairent avec force discrétion: l’austère cathédrale de briques doit être entièrement transformée, rehaussée, ornementée, pour accueillir dimanche le banquet Nobel.

Dîner de gala qui suit la cérémonie de remise des prix scientifiques, d’économie et de littérature, il est précédé d’une aura de mystère et de « glamour »: noeud papillon et frac pour les hommes, robes du soir et parures pour les femmes, menu gastronomique sur vins gardés secrets jusqu’au dernier moment.

Les coulisses du dîner des Nobel à Stockholm
© AFP

Cette année, les chefs entendent bien ne pas décevoir Alfred Nobel, l’inventeur et industriel suédois à l’origine des prix, qui dédaignait la cuisine traditionnelle à base de viande et de pommes de terre caractéristique de l’alimentation des Suédois au XIXème siècle.

Le dîner Nobel se doit d’être chic, délicat, légèrement expérimental, et aussi de satisfaire le plus grand nombre.

Ils vont donc proposer des variations culinaires autour des aurores boréales et de la glace. Fleuristes et décorateurs se sont aussi inspirés de ce thème brumal. Impossible d’en savoir plus: chaque protagoniste est tenu par son devoir de réserve et les lieux sont fermés trois jours à l’avance pour prévenir toute indiscrétion.

Les coulisses du dîner des Nobel à Stockholm
© AFP

Dans les cuisines, qu’on atteint par une porte dérobée, les brigades sont extrêmement concentrées: servir 1.350 invités est une gageure qui réclame beaucoup d’organisation et de logistique. Les cuisiniers ont cinq jours pour être fin prêts.

« Les premiers jours sont les plus importants », confie le chef Tom Sjöstedt, qui a créé le menu de l’édition 2017. Il faut que le gros soit déblayé pour qu’on travaille ensuite les détails ».

Son inquiétude est palpable. « On a travaillé six, sept mois, expérimenté, testé. Et on a un programme béton, nous savons exactement ce que nous devons faire mais on n’aura qu’une seule chance avec les 1.400 couverts. Si c’est foutu, c’est foutu! » lance-t-il.

Le chef pâtissier, Daniel Roos, est plus détendu. Il en est à son quatrième banquet. « Le dessert cette année est le plus avancé », dit-il. « Je vais utiliser un ingrédient typiquement suédois et un agrume très connu », révèle-t-il, impatient de découvrir l’effet que produira son plat « frais comme un hiver suédois ».

Les coulisses du dîner des Nobel à Stockholm
© AFP

.

A partir de 19h00 (18h00 GMT) dimanche les 190 serveurs commenceront le ballet des assiettes destinées aux invités, triés sur le volet pour partager la table du roi.

Le banquet, retransmis en direct à la télévision, fascine chaque année plus d’un million de téléspectateurs.

Le même jour à Oslo est remis le prix Nobel de la paix.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire