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Les anti-Wall Street sèment le désordre à New York

Le défilé organisé pour marquer les deux mois du mouvement « Occupy Wall Street » a semé le désordre dans le quartier financier de New York à Manhattan et entraîné plus de cent arrestations. Pendant ce temps les indignés Londoniens ont décidé de ne pas lever le camp malgré l’ultimatum.

Le cortège new-yorkais est parti jeudi matin peu avant 08H00 locales du square Zuccotti, berceau du mouvement dont les occupants ont été expulsés dans la nuit de lundi à mardi.
Rapidement empêchés d’atteindre la Bourse — leur objectif — par la police, les manifestants, environ un millier se sont rabattus sur des rues adjacentes, qu’ils ont bloquées pour empêcher les employés des entreprises du quartier de se rendre dans leurs bureaux aux cris de « Wall Street est fermée ».

Ces barricades humaines ont vite entraîné des tensions entre manifestants et passants, puis entre manifestants et policiers. Au total, ce sont plus de 100 personnes qui ont été arrêtées jeudi matin, selon une porte-parole de la police de New York. Environ deux heures après le départ du cortège, les manifestants ont commencé à retourner vers le square Zuccotti et devaient dans l’après-midi organiser d’autres défilés ou rassemblements, notamment dans le métro, ou au square Foley, siège de plusieurs tribunaux à Manhattan.

Le défilé new-yorkais devait être suivi jeudi par plus de 450 autres manifestations aux États-Unis, selon MoveOn, un groupement d’associations. D’autres défilés ou rassemblements étaient également prévus en Europe. A Londres, où le mouvement a aussi fait des émules, les « indignés » qui campent dans la City ont été sommés de démonter leurs installations.

Ils ne bougeront pas

Les militants anticapitalistes qui campent dans la City de Londres ont refusé de se soumettre à l’ultimatum qui leur avait été donné de plier leurs tentes d’ici jeudi 18h (heure locale), ouvrant la voie à une bataille judiciaire avec la municipalité de Londres. La ville de Londres « ira au tribunal demain (vendredi) pour entamer la procédure (judiciaire), et une audience à la Haute Cour est prévue mercredi », a déclaré l’un des avocats des manifestants, John Cooper, en s’adressant ce jeudi soir aux Indignés au pied de la cathédrale Saint-Paul.

« La police peut vous faire partir seulement s’il y a un incident d’ordre public et selon moi, il n’y en a pas eu », a expliqué un autre avocat, Karen Todner. L’expiration de l’ultimatum donné mercredi par les autorités municipales aux Indignés marque le début d’une action en justice. Une procédure qui pourrait prendre des semaines, toute évacuation par la force sur la voie publique devant être autorisée par un juge.

Dans le camp d’une centaine de tentes, les protestataires ne croyaient donc pas à la répétition du scénario de New York, où la police était intervenue en pleine nuit en début de semaine pour déloger les militants d' »Occupy Wall Street ».

« Je ne suis pas du tout inquiet (…) et je suis sûr que s’il y avait un recours à la violence contre le campement, on serait de retour deux fois plus nombreux », estime Sam Carlisle, qui dirige l’équipe des informaticiens du campement. « Jusqu’à ce que la politique change, jusqu’à ce que le gouvernement montre qu’il a écouté, compris et traduit en actes ce pour quoi nous nous battons, nous n’irons nulle part », dit-il.

Même son de cloche chez Matthew Legg, installé sous la tente qui sert de bibliothèque. « La répression ne nous arrêtera pas, au contraire cela nous aidera parce que cela montrera clairement que nous avons raison et qu’ils ont tort », juge le jeune homme de 19 ans, qui vit dans le campement depuis une semaine.

« Génération sacrifiée »

Organisé comme un village alternatif, le campement est installé depuis le 15 octobre devant Saint-Paul, en plein coeur de la « City », quartier des affaires à Londres. Les autorités municipales ont décidé cette semaine de relancer une action légale pour le démanteler, affirmant que ces tentes constituent une « obstruction illégale de la voie publique ». L’action légale avait été un temps suspendue, après la décision des responsables de la cathédrale Saint-Paul de se retirer de la procédure. L’attitude à adopter à l’égard des protestataires a profondément divisé les responsables religieux de l’édifice, au point que trois d’entre eux, dont le doyen, ont remis leur démission.

LeVif.be avec L’express.fr

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