Hillary Clinton © REUTERS

Les 100 premiers jours d’Hillary Clinton: immigration et investissements

Le Vif

Le 20 janvier 2017, le successeur de Barack Obama prêtera serment au Congrès à Washington pour un mandat de quatre ans, dont les premiers mois seront déterminants.

La candidate démocrate Hillary Clinton a publié son programme, mais le début de son éventuel mandat dépendra de multiples variables, notamment du parti qui obtiendra la majorité parlementaire.

« Nous nous mettrons au travail immédiatement et nous parlerons au plus de monde possible pour trouver un terrain d’entente », a dit le 22 octobre Hillary Clinton, en rappelant qu’en tant que sénatrice et Première dame, elle avait travaillé avec les républicains.

Economie et immigration

Hillary Clinton s’est engagée à proposer deux projets de loi sous 100 jours: une réforme du système d’immigration et un grand plan d’investissements dans les infrastructures.

Ces deux grands chantiers devraient occuper le début de son éventuel mandat, choisis justement parce que ces dossiers ont parfois été consensuels dans le passé.

« L’immigration sera une très, très haute priorité pour une éventuelle administration Clinton », indique à l’AFP Ali Noorani, directeur du National Immigration Forum.

Pour réaliser sa promesse de campagne, à commencer par la régularisation de millions de sans-papiers, Hillary Clinton aura besoin de faire des compromis avec le Congrès, et donc avec les républicains qui pourraient conserver le contrôle de la Chambre des représentants et/ou du Sénat.

Un projet de réforme migratoire avait été adopté par le Sénat en 2013 mais coulé par les républicains de la Chambre des représentants, sous pression des ultra-conservateurs. Le président actuel de la Chambre, Paul Ryan, est ouvert à une réforme, mais par étapes: d’abord le renforcement des contrôles migratoires, puis une refonte de l’immigration légale, enfin une solution pour les clandestins.

« Ce sera difficile pour les républicains de continuer leur obstruction », estime Carmel Martin, vice-présidente du centre de réflexion Center for American Progress, très proche de l’équipe Clinton, qui veut croire que le choc d’une défaite de Donald Trump renforcerait l’aile modérée du parti républicain.

Selon Doris Meissner, experte au Migration Policy Institute, « tout dépendra de l’issue de la lutte interne au parti républicain », précise-t-elle à l’AFP.

Autre décision majeure attendant le futur président: la nomination éventuelle d’un juge à la Cour suprême, si l’homme nommé par Barack Obama, Merrick Garland, n’a toujours pas été confirmé par le Sénat avant la fin de l’année. Là encore, un Sénat démocrate faciliterait sa tâche.

Syrie et Poutine

Parmi les dossiers internationaux, nul ne domine plus que la crise syrienne.

Hillary Clinton devrait pouvoir installer rapidement son équipe de sécurité nationale, en puisant dans le vivier de l’administration de Barack Obama. Certains postes, comme le secrétaire d’Etat ou à la Défense, nécessitent l’aval du Sénat.

Une réévaluation de la politique américaine en Syrie est « inévitable » pour tout nouveau président, juge Jeffrey Rathke, du centre de réflexion Center for Strategic and International Studies à Washington.

Cet expert de l’Europe estime aussi nécessaire que le prochain président envoie un message clair à la Russie de Vladimir Poutine, afin de renforcer la solidarité avec l’Union européenne et les alliés de l’Otan.

« Il faut que la prochaine administration prenne le leadership pour soutenir tout pays sous pression de la Russie, mais aussi pour montrer que nous sommes prêts à réagir en cas de nouvelle tentative russe d’intimider ou d’agresser un pays européen », précise-t-il à l’AFP.

Sous couvert d’anonymat, un ambassadeur européen à Washington estime nécessaire la tenue rapide d’un sommet entre les Etats-Unis et l’UE après l’investiture du prochain président. Un sommet de l’Otan est prévu à Bruxelles en 2017 à une date indéterminée.

Un G7 est également prévu en mai 2017 en Italie, ainsi qu’un G20 en juillet en Allemagne. Autre possibilité pour le prochain président américain, participer en février à la conférence annuelle sur la sécurité de Munich, moins d’un mois après l’investiture.

Quant au premier voyage à l’étranger, l’entourage d’Hillary Clinton n’a pas souhaité dire à l’AFP si elle respecterait la tradition des cinq derniers présidents américains, qui se sont rendus soit au Canada, soit au Mexique.

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