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Les 10 lubies de l’un des dictateurs le plus excentriques au monde

Muriel Lefevre

La Gambie est surtout connue pour ses plages paradisiaques au point de devenir l’une des destinations touristiques les plus courues du moment. Moins glamour, ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest est aussi dirigé par l’un des dictateurs les plus excentriques au monde. Yahya Jammeh dirige son pays d’une main de fer et le régime est chaque année de plus en plus répressif.

Soigner le sida avec des plantes Début 2007, Yahya Jammeh étonne le monde en annonçant qu’il a découvert un traitement pour soigner le SIDA. Son remède est composé d’une pâte faite à base de plantes , d’un liquide jaune amer et de bananes. Il garantit des effets pratiquement immédiats. Lorsqu’une envoyée des Nations Unies émet quelques doutes sur l’efficacité du traitement, elle est éjectée du pays.

Des ultimatums aux homosexuels Les Holebis ne sont pas les bienvenus en Gambie. Ce qui n’est pas une exception en Afrique. Mais la Gambie va encore plus loin. Lors d’un discours en 2008, Yahya Jammeh annonce qu’il va poursuivre et décapiter tous les homosexuels du pays. Dans ce même discours, il donne 48h aux holebis pour quitter le pays. En septembre de cette année, il réitère en décrétant lors d’une allocution aux Nations Unies que l’homosexualité sous toutes ses formes était « inhumaine et diabolique »

Des élections truquées

L’année prochaine, le dictateur va fêter ses 20 ans de pouvoir. Il a pris les rênes du pays en 1994 grâce à un coup d’État. En 2011, suite à des élections pour le moins entaché d’irrégularité, il est élu pour un nouveau mandat de 5 ans. La situation en Gambie est telle que la CEDEAO, Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest , refuse d’envoyer des observateurs tant la légitimité de ces élections est douteuse.

Un milliard d’années au pouvoir Que Jammeh se croit intouchable et qu’il est peu au fait de ce qui l’entoure transparait encore dans une interview accordée à la BBC Radio en 2011. « Je ne cèderais jamais devant personne, si ce n’est devant Allah » répond-il lorsqu’on lui demande s’il craint de connaître le même sort que le leader libyen Kadhafi. « Mon sort est entre les mains du tout puissant Allah et si Allah pense que je dois guider ce pays encore un milliard d’années, je le ferai »

Torture

S’opposer au régime n’est pas sans conséquence. Yahya Jammeh est connu pour changer de ministre comme de chemises. On ne compte plus le nombre de ses opposants qui ont été agressés, arrêtés, torturés et jugés dans des procès de pacotille.

Personne n’est à l’abri

Même ses proches collaborateurs ne sont pas épargnés. La carrière de Fatou Camara était florissante jusqu’en ce funeste 15 septembre, jour où elle se fait brutalement arrêter et jeter en prison pour 25 jours. On l’accuse d’avoir dénigré le président sur l’un des sites internet de l’opposition. À sa libération, elle s’enfuit vers les Etats-Unis avec ses deux enfants. Elle réfute les accusations et parle de complot politique. « On ne peut rien dire en Gambie. Cela peut vous coûter la vie. Muselé par la peur, personne ne vient vous aider » déclare-t-elle à un média américain .

La peine de mort

L’été 2012, la Gambie revient à la une des médias lorsque son président annonce qu’il a fait fusiller 8 prisonniers. C’étaient là les premières exécutions depuis 30 ans. Dans la foulée, il annonce qu’il en aura 47 autres. Les fortes pressions internationales le feront toutefois changer d’avis. Un imam qui s’était publiquement exprimé contre ces exécutions a mystérieusement disparu.

Contrôle La liberté de la presse est un problème récurrent dans les pays africains. Mais la Gambie est de loin le plus mauvais élève de la classe. En juin de cette année, une personne a été condamnée à 15 ans de prison suite à des propos dénigrants parus dans la presse. Peu de journalistes sont également autorisés à entrer dans le pays.

De plus en plus isolé Le pays s’est retiré du Commonwealth début octobre. Le pays était membre depuis 1965. Une décision de Jammeh qui a suscité beaucoup d’incompréhension. En se retirant, la Gambie suit les traces du Zimbabwe de Mugabe et entraîne une isolation de plus en plus grande du pays.

Chine


La dernière action en date est la rupture des relations diplomatiques avec Taiwan. « Cette décision a été prise dans notre intérêt national stratégique. » Précise le président. La Gambie était l’un des derniers alliés de Taiwan en Afrique. Cette décision est probablement liée à l’influence chinoise de plus en plus importante en Afrique. Or Pékin tente de convaincre les alliés de Taïwan de couper leurs liens avec l’île qu’elle considère comme une partie de son territoire..

Kevin Van der Auwera/ Trad ML

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