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Le wingsuit, sport extrêmement dangereux (vidéos)

Le Vif

Trois morts en une semaine, cinq depuis le début de l’été. Le wingsuit, entre le deltaplane et la chute libre, est dangereux. Il « ne donne pas de deuxième chance », explique le pionnier français de ce sport extrême.

Avec trois morts en une semaine dans les Alpes -dont la doublure de James Bond aux JO de Londres 2012- et cinq depuis le début de l’été, le wingsuit poursuit sa série noire.

Dernière victime en date, un homme de 41 ans qui a été retrouvé mort, samedi, alors qu’il venait de sauter de la Dent de l’Arclusaz (2.041 mètres d’altitude) un sommet dominant la commune de Saint-Pierre-d’Albigny.

L’homme, habitant le Var, avait sauté avec un ami, qui inquiet de ne pas le voir à l’atterrissage, a alerté les secours. Son corps a été découvert vers 20H00 par l’hélicoptère des secouristes. « On ignore pour l’instant ce qui s’est passé », a indiqué la gendarmerie chargée de l’enquête.

Sport extrême, sport mortel, « ne donne pas de deuxième chance »

Ce sport extrême, entre deltaplane et chute libre, est souvent pratiqué par des sportifs en manque d’adrénaline… qui prennent parfois des risques démesurés. Problème: le wingsuit « ne donne pas de deuxième chance », explique le pionner français de ce sport, qui commence à s’inquiéter de la pratique du sport.

« Je suis dans un océan de doutes, je me pose beaucoup de questions comme tous ceux qui pratiquent ce sport à haut niveau », confiait le premier Français à avoir pratiqué le wingsuit, Eric Beaud. Et pour cause, l’homme de 41 ans mort samedi était un de ses amis, pourtant « très expérimenté » et « réfléchi », selon lui.

« Le wingsuit c’est une activité très technique, plus proche du pilotage que de la chute libre, où on suit des ‘lignes’ à quelques mètres du sol », explique de son côté Jérôme Rochelle, coach sportif de 48 ans, environ 80 sauts à son CV, sous le label de Jeronimo. Voir une des vidéos réalisées par Jeronimo:

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Deux minutes de pure adrénaline

La phase du vol, qui peut durer jusqu’à 2 minutes, qui est le moment recherché par ces amateurs d’adrénaline. 120 secondes durant lesquelles la vitesse peut atteindre 200 km/heure. Objectif: suivre une ‘ligne’, parfois à quelques mètres du relief, le long de falaises ou dans des gorges de montagnes.

« Souvent, on refait plusieurs fois la même ligne, pour l’apprivoiser », explique Jeronimo. « Le risque, c’est quand on suit une ligne improvisée, avec moins de repérages, et donc un manque d’informations sur le relief ». Pour son saut mercredi, Mark Sutton -la doublure de James Bond- et son partenaire de vol avaient décollé depuis un hélicoptère, à 3.300 mètres d’altitude. Mais la plupart du temps les adeptes du wingsuit sautent depuis des falaises ou des parois à pic, dans les massifs de montagne.

Une fois dans le vide, le but pour le sauteur est alors de ‘planer’ le plus longtemps possible, bras et jambes écartées, grâce à sa combinaison et ses ‘caissons’ gonflés d’air. Les meilleurs spécialistes pourront alors atteindre des vols d’une ‘finesse’ de 3, c’est-à-dire des vols qui les mèneront à 3 km de leur point de départ pour un dénivelé d’un km.

La moindre erreur est fatale

« Dans sa tête, il faut savoir gérer ce genre d’émotion, il ne faut pas se laisser griser », explique Jérôme Rochelle: « Mais la tendance maintenant est à suivre des ‘lignes’ très engagées, très près du sol, plus risquées. La moindre erreur, la moindre brise de vallée peut te déstabiliser ».

Mais surtout, la moindre erreur est fatale. Avec quelque 20 morts par an dans le monde, la discipline du wingsuit est celle affichant le plus fort taux de mortalité parmi l’activité des sauts de falaise. La ville française de Chamonix avait d’ailleurs interdit ce sport l’été 2012, à la suite de deux accidents, avant de l’autoriser à nouveau cette année, avec diverses restrictions horaires, pour éviter notamment les accidents avec les parapentistes.

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