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Le Venezuela ferme ses frontières par peur d’un complot américain

Le Vif

A cinq jours de la présidentielle, les autorités ordonnent la fermeture des frontières et un dispositif de sécurité renforcé. Habituées de la rhétorique complotiste, elles disent craindre l’assassinat du président par intérim, Nicolas Maduro.

Le Venezuela a ordonné mardi la fermeture des frontières et un dispositif de sécurité renforcé en vue de la présidentielle de dimanche: les autorités dénoncent un complot américain qui viserait à assassiner le président par intérim, Nicolas Maduro. Les autorités vont exercer un « contrôle strict des déplacements à la frontière de personnes, véhicules et de marchandise par voie terrestre », a annoncé le ministre vénézuélien de l’Intérieur Nestor Reverol.

L’élection de dimanche est organisée suite à la mort du président Hugo Chavez, décédé le 5 mars dernier d’un cancer. Nicolas Maduro, qui avait été désigné comme son dauphin, est donné favori du scrutin, face au chef de file de l’opposition Henrique Capriles.

Des tueurs à gages de la « droite salvadorienne »

Le gouvernement de Caracas décide habituellement de fermer ses frontières avec le Brésil et la Colombie mais seulement la veille du scrutin présidentiel. La mesure, qui restera en vigueur jusqu’à lundi matin, intervient alors que Nicolas Maduro a récemment accusé des anciens diplomates américains d’avoir engagé des tueurs à gages de la « droite salvadorienne » qui seraient, selon lui, déjà entrés au Venezuela pour l’assassiner.

La fermeture des frontières a été décidée en raison de rapports des services secrets faisant état d' »éléments générateurs de violence » cherchant à « créer un climat de déstabilisation », a poursuivi le ministre de l’Intérieur, qui a annoncé le lancement de recherches pour débusquer des personnes entrées illégalement sur le territoire.

Le président de gauche du Salvador, Mauricio Funes, a déclaré mardi avoir réclamé l’ouverture d’une enquête concernant des membres de la droite. « La moindre des choses est d’enquêter sur la plainte » de Nicolas Maduro, a-t-il estimé.

Un dispositif spécial

Un dispositif spécial de 125 000 membres de la force publique est également prévu au Venezuela afin de veiller notamment sur les quelque 13 600 bureaux de vote. La sécurité sera aussi renforcée autour des installations électriques, les autorités ayant annoncé avoir interpellé 17 employés publics en train de réaliser des actes de sabotage pour perturber le processus électoral. De leur côté, les deux candidats présidentiels, qui mènent une campagne très tendue, se sont engagés mardi à respecter le résultat du scrutin. Nicolas Maduro a signé, « au nom de la paix », un document en ce sens proposé par le Conseil national électoral (CNE) tandis que Henrique Capriles a promis de « respecter et faire respecter la volonté souveraine », en signant son propre texte.

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