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Le Vatican durcit les règles contre la pédophilie: réactions

Le Vatican a durci les règles contre la pédophilie au sein du clergé. Les avis divergent sur la question: ces mesures sont jugées insuffisantes par l’association américaine des victimes d’abus sexuels commis par des prêtres (SNAP). Mais c’est « un pas dans la bonne direction », selon Eric De Beukelaer, le porte-parole de la conférence épiscopale belge.

Ces nouvelles normes prévoient en particulier « des procédures accélérées pour régler les cas les plus urgents et graves, permettant la désignation de laïcs dans les tribunaux ecclésiastiques », a précisé le Vatican dans un document baptisé « normes sur les délits les plus graves » et présenté par le porte-parole, le père Federico Lombardi.

Elles portent la prescription des faits de dix à vingt ans après l’accession à la majorité de la victime, « assimilent l’abus sexuel sur des handicapés mentaux à celui sur mineurs, et introduisent le délit de pédopornographie ».

Toutefois, les nouvelles procédures ne comprennent pas un « ordre explicite » pour les Eglises locales impliquées dans des enquêtes sur les abus sexuels de s’adresser à la justice civile. « S’en tenir à ce qui est prévu par les lois civiles fait partie des indications fournies par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi dès les phases préliminaires de l’enquête canonique, comme cela est expliqué dans le Guide publié il y a quelques temps », rappelle simplement le Vatican.

L’Eglise catholique est secouée depuis plusieurs mois par une avalanche de scandales pédophiles commis en son sein, tant en Amérique du Nord et du Sud qu’en Europe.

Mesures insuffisantes

La SNAP juge insuffisantes ces nouvelles mesures. « Les nouvelles lignes directrices du Vatican concernant les abus sexuels peuvent être résumées en quelques mots: à côté de la plaque », a indiqué dans un communiqué Barbara Doris, une des responsable de SNAP. « Ces lignes directrices consistent à attaquer un éléphant avec un pistolet à eau alors que l’éléphant est pratiquement hors de portée », a-t-elle ajouté.

« Partout dans le monde, les responsables de l’Eglise croient aux accusés et non aux accusateurs, refusent de parler aux paroissiens et à l’opinion publique de ces affaires (…) ignorent les dénonciations d’abus sexuels même lorsqu’elles semblent crédibles », accuse Mme Doris. « Ce dont nous avons besoin c’est de changer ce genre de comportement, non les lignes directrices internes de l’Eglise », a conclu la responsable.

Un pas dans la bonne direction

« Le fait que le délai de prescription des faits passe de 10 à 20 ans et l’assimilation des abus sexuels sur des handicapés mentaux à la pédophilie, n’est pas rien. Ce sont des éléments qui prennent la bonne direction », estime Eric De Beukelaer. Le porte-parole parle aussi de mesures appropriées.

Toujours selon Eric De Beukelaer, il est important de souligner que les règles du Vatican n’entrent pas en contradiction avec celles de la justice. Les premières permettent seulement de réagir de manière plus rapide et plus efficace. La question de mesures encore plus strictes ne sont pas à l’ordre du jour.

Le Vif.be, avec Belga

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