Les forces de l'ordre se préparent à entrer dans le Parlement canadien. © Reuters

Le tueur du parlement canadien voulait venger les morts dans les pays musulmans

Michael Zehaf-Bibeau, qui a tué un soldat le 22 octobre dernier à Ottawa avant d’être abattu au coeur du Parlement, voulait venger l’intervention militaire du Canada en Afghanistan et en Irak, selon une vidéo rendue publique vendredi par la police.

Quelques minutes avant de tuer d’une balle dans le dos un soldat en faction devant le monument aux morts aux abords du Parlement, Zehaf-Bibeau a enregistré une courte vidéo à l’aide de son téléphone portable.

La police en a coupé 18 secondes, 13 secondes au début et 5 à la fin, a expliqué Bob Paulson, patron de la police fédérale devant une commission parlementaire. Le jeune Canado-Libyen, qui se présente comme solidaire avec les pays musulmans, a revendiqué son geste « en représailles (de l’envoi de troupes canadiennes en Afghanistan, ndlr) et parce que (le Premier ministre Stephen) Harper veut envoyer ses troupes en Irak ».

« Le Canada est officiellement devenu un de nos ennemis en nous combattant et en nous bombardant », déclare, plutôt calmement, Zehaf-Bibeau, assis dans sa voiture avant son attaque. Il explique ensuite son objectif « de frapper quelques soldats simplement pour vous montrer que vous n’êtes pas en sécurité dans votre propre pays ».

Depuis l’automne, la police refusait de publier la vidéo car, a expliqué le commissaire Paulson, elle « pourrait servir à radicaliser, voire susciter d’autres actes de violence ». Selon lui, la vidéo présente le risque d’être « utilisée par des éléments terroristes et leurs sympathisants pour faciliter le recrutement, le financement et l’exécution d’attentats ».

Sa publication a été demandée par une commission parlementaire qui examine le projet de loi antiterroriste du gouvernement conservateur visant à renforcer les pouvoirs des services de renseignements.

Ce projet de loi avait été déposé dans la foulée des deux attaques, celle de Zehaf-Bibeau et celle deux jours plus tôt de Martin Couture-Rouleau qui avait fauché volontairement avec sa voiture un militaire canadien sur le parking d’un supermarché de Saint-Jean sur Richelieu au Québec.

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