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Le « tsunami féministe » d’Eve Ensler contre les violences faites aux femmes

Le Vif

L’auteur des Monologues du Vagin organise un événement mondial inédit ce jeudi 14 février, pour protester contre les violences faites aux femmes. Son arme: la danse.

Lorsqu’on la prend en photo, Eve Ensler dresse l’index en l’air. « C’est le signe de notre campagne One Billion Rising, qui signifie en français: « 1 milliard de personnes se lèvent », précise-t-elle.

Le 14 février, elle organise une journée d’action pour protester contre les violences faites aux femmes. Son arme: la danse. Des milliers de flashmobs chorégraphiées sont prévues dans près de 190 pays. A l’origine de cette mobilisation, un constat alarmant: 1 femme sur 3 sera battue ou violée au cours de sa vie, soit 1 milliard de femmes. La date n’a pas été choisie au hasard. « Le jour de la Saint-Valentin est justement le bon moment pour se lever tous ensemble et combattre le patriarcat », lance-t-elle avec enthousiasme.

Facette de sa personnalité méconnue en Belgique, l’activisme féministe est une constante chez Eve Ensler. « J’ai su que j’étais féministe le jour où j’ai défié mon père en refusant d’exécuter un ordre », se souvient-elle dans un éclat de rire. L’auteur s’investit depuis quinze ans pour faire avancer les droits des femmes: « Lorsque j’ai fait jouer Les Monologues du vagin à travers le monde, j’ai reçu des centaines de témoignages de femmes qui me racontaient les coups, les viols, les tortures dont elles étaient victimes. C’est ainsi que l’idée m’est venue de leur donner la parole et d’organiser la mobilisation. »
Jane Fonda et Robert Redford

Depuis des mois, elle sillonne le monde pour obtenir des soutiens en Inde, au Congo, au Mexique, en France où elle réside, aux Philippines, en Belgique, au Royaume Uni, en Italie, aux Etats-Unis… Et sa détermination paie. Elle a convaincu Robert Redford, Rosario Dawson, Jane Fonda, ou encore la directrice exécutive d’ONU Femmes et ex-présidente du Chili Michelle Bachelet, de participer à cet événement sans précédent que les médias anglo-saxons qualifient de « tsunami féministe ».

« Peu importe que vous vous considériez comme féministe ou pas, si vous voulez protester contre les violences, venez danser avec nous », insiste-t-elle. Pourquoi la danse? « C’est une façon d’occuper l’espace public. Et surtout, c’est libérateur. Les femmes peuvent célébrer leur féminité et exprimer totalement leur sensualité. »

Par Charlotte Lazimi

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