Débat animé entre les deux candidats à l'investiture démocrate, le 4 février 2014 © Reuters

Le ton monte entre Bernie Sanders, chantre d’une révolution politique, et Hillary Clinton

Le Vif

Hillary Clinton, candidate démocrate à la présidence des Etats-Unis, a estimé jeudi soir que les mesures envisagées par son concurrent le sénateur Bernie Sanders n’étaient pas réalisables, et l’a accusé de mener une campagne de dénigrement à son encontre.

Les deux candidats démocrates s’affrontent dans un débat télévisé dans le New Hampshire (nord-est), chacun ayant à coeur de convaincre les électeurs de voter pour lui lors des primaires de cet Etat mardi.

« Le sénateur Sanders et moi partageons de très importants objectifs progressistes », a déclaré Mme Clinton, avant de citer en exemple plusieurs domaines comme la santé, l’éducation, l’emploi ou encore le salaire minimum. « Mais les chiffres ne tombent pas bien dans ce que le sénateur Sanders propose », a-t-elle relevé, soulignant que des experts indépendants ayant examiné leurs programmes respectifs « ont conclu que (celui de M. Sanders, NDLR) n’est tout simplement pas réalisable ». « Je veux imaginer un pays où les salaires des gens reflètent leur dur travail, et où tout le monde a une assurance maladie », a-t-elle déclaré. Mais, a-t-elle ajouté, « je ne fais pas des promesses que je ne peux pas tenir ».

Elle s’est positionnée comme « une progressiste qui fait avancer les choses ».

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Interrogé sur la raison pour laquelle il pense pouvoir mettre en oeuvre ses réformes économiques et en matière de santé, le sénateur Sanders a répondu: « Je n’ai franchement pas été candidat à la présidence auparavant », faisant allusion à la précédente tentative de Mme Clinton en 2008.

Le sénateur du Vermont, qui prêche une révolution politique, est donné largement en tête dans les sondages portant sur le New Hampshire. Le dernier en date (NBC/Wall Street Journal/Marist) lui donnait jeudi 58% des intentions de vote, contre 38% à Mme Clinton.

Dans l’Iowa, première primaire du processus électoral, Mme Clinton l’a emporté lundi d’un cheveu face à Bernie Sanders (49,8% à 49,6%).

Jusqu’à présent courtois si on le compare aux insultes qu’échangent les républicains, le ton entre Mme Clinton et M. Sanders est monté d’un cran jeudi soir, Mme Clinton défendant sa vision, et M. Sanders l’accusant de faire partie de l’establishment et réclamant des changements « majeurs » dans le parti démocrate.

Ce dernier a notamment estimé que sa rivale ne pouvait affirmer être à la fois modérée et progressiste, la critiquant pour avoir engrangé 15 millions de dollars de dons auprès de Wall Street. « Je pense qu’il est temps d’arrêter cet habile dénigrement que vous et votre campagne menez ces dernières semaines et de discuter des sujets qui nous divisent », a rétorqué Mme Clinton. « Je n’ai jamais changé de vote à cause d’un don que j’ai reçu ». « Je ne pense pas que ce genre d’attaques par insinuations soient dignes de vous. Assez, c’est assez », a-t-elle ajouté.

Mais son adversaire a maintenu sa posture, réitérant son engagement à endiguer l’influence des milliardaires sur la politique américaine.

« Parlons de ces sujets », a-t-il dit. « Parlons de la raison pour laquelle Wall street a été dérèglementé dans les années 1990. Est-ce que c’est dû au fait que Wall Street a fourni –dépensé des milliards de dollars en lobbying et en contributions de campagne? ». « Et bien, des gens pourraient penser que cela a eu une influence quelconque », a-t-il lancé.

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