Le ton monte encore entre Trump et les Palestiniens © AFP

Le ton monte encore entre Trump et les Palestiniens

Le Vif

Après avoir déjà ulcéré les Palestiniens en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël, Donald Trump a encore monté le ton jeudi en menaçant de couper net l’aide américaine s’ils ne revenaient pas aux négociations de paix.

« Ils nous ont manqué de respect la semaine dernière en refusant de recevoir notre excellent vice-président », Mike Pence, a déclaré M. Trump, lors d’une chaleureuse rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.

« Nous leur avons donné des centaines de millions » et « cet argent ne leur sera plus versé à moins qu’ils ne s’assoient et négocient la paix », a-t-il ajouté, alors que les négociations sont au point mort depuis 2014.

La réponse n’a pas tardé: « Refuser de rencontrer votre oppresseur, ce n’est pas manquer de respect, c’est se respecter soi-même », a déclaré à l’AFP Hanane Achraoui, haute dirigeante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a de nouveau rejeté toute tractation sous médiation américaine tant que les Etats-Unis ne reviendraient pas sur la décision annoncée le 6 décembre de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël.

« L’administration américaine continue à s’exclure de la table des négociations si elle ne revient pas sur sa décision de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël », a-t-il dit à l’AFP.

De son côté un Benjamin Netanyahu tout sourire après son entretien avec le président américain s’est dit disposé à négocier.

« Je suis prêt pour la paix, je l’ai expliqué au président Trump », a déclaré le Premier ministre israélien à quelques journalistes. « Je lui ai réaffirmé ma volonté, et la volonté d’Israël, d’engager un effort pour parvenir à la paix avec les Palestiniens ».

– ‘Proposition de paix’ –

Les dirigeants palestiniens avaient décidé de snober le vice-président américain qui a effectué une courte tournée en Egypte, Jordanie et Israël du 20 au 23 janvier.

Fait exceptionnel, M. Pence était reparti mardi sans avoir rencontré aucun d’entre eux.

« Le sujet le plus difficile des discussions était Jérusalem. Nous avons retiré Jérusalem (des pourparlers), donc nous n’avons plus à en discuter », a martelé Donald Trump jeudi dans la très chic station de ski suisse.

« Nous avons une proposition de paix. C’est une excellente proposition pour les Palestiniens (…) nous allons voir ce qu’il se passe », a-t-il poursuivi.

Les Israéliens « veulent faire la paix et j’espère que les Palestiniens veulent faire la paix. S’ils le souhaitent, tout le monde sera satisfait au final », a-t-il conclu.

Le président américain a ravivé la vieille querelle sur Jérusalem le 6 décembre en annonçant reconnaître la ville comme la capitale d’Israël. Il rompait ainsi avec des décennies de consensus international selon lequel le statut final de la cité trois fois sainte — l’une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien — devait être réglé par la négociation.

Depuis, 18 Palestiniens et un Israélien ont été tués dans des violences.

Pour la direction palestinienne, cette décision a achevé de discréditer les Etats-Unis dans le rôle de médiateur de l’effort de paix.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a gelé les contacts avec les responsables américains, cherchant ailleurs des soutiens dans sa quête d’un Etat indépendant.

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