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Le tireur de Paris arrêté

Le Vif

L’homme arrêté mercredi dans la banlieue parisienne est bien Abdelhakim Dekhar, condamné dans une précédente affaire de fusillade, et « tous les faits » prouvent son « implication » dans les fusillades des derniers jours à Paris, a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi le ministre français de l’Intérieur Manuel Valls.

Lors d’un point presse devant le siège de la police judiciaire à Paris, le ministre a salué « l’arrestation de M. Abdelhakim Dekhar en fin d’après-midi après que tous les faits aujourd’hui démontrent son implication dans les faits qui lui sont reprochés, imputés, depuis plusieurs jours ». « Tout semble montrer qu’il a tenté de se suicider », a ajouté M. Valls, qui a précisé qu’il a été trouvé à demi-inconscient dans une voiture à l’intérieur d’un garage souterrain de Bois-Colombes (banlieue parisienne).

Selon le ministre, le suspect était « probablement parti à l’étranger » depuis plusieurs années et n’était pas dans les fichiers de police. « Il va falloir connaître le parcours de cet individu » pour ensuite « connaître toutes (ses) motivations », a-t-il ajouté précisant par ailleurs que « tout semble montrer qu’il a tenté de se suicider » peu avant d’être interpellé par les enquêteurs de la brigade criminelle. Le directeur de la PJ parisienne Christian Flaesch a pour sa part précisé qu’Abdelhakim Dekhar était dans la nuit de mercredi à jeudi « en garde à vue dans un milieu médical » et que son état ne permettait pas dans l’immédiat de l’entendre.

Il a été localisé grâce au témoignage d’une personne qui l’hébergeait « de temps en temps » et qui a contacté la police. Les forces de l’ordre l’ont ensuite repéré à l’intérieur d’une voiture, à demi-inconscient. Après s’être assuré que ni lui ni le véhicule n’étaient piégés, il a pu être interpellé puis évacué par le Samu, a ajouté M. Flaesch. Grâce à l’exploitation des images de vidéo-surveillance, les policiers étaient parvenus à le suivre et avaient la conviction qu’il était à Courbevoie ou dans les environs, a précisé le patron de la PJ.

Condamné à quatre ans de prison

Abdelhakim Dekhar avait été condamné à quatre ans de prison en 1998 pour complicité dans l’affaire Florence Rey. Surnommé « Toumi » à cette époque, il avait été reconnu coupable d’association de malfaiteurs, pour avoir acheté le fusil à pompe qui avait servi à l’équipée sanglante qui avait fait cinq morts, dont trois policiers, le 4 octobre 1994 à Paris.

Avec ses cheveux courts et ses lunettes à la Malcom X, c’était au début des années 90 un habitué des squats dans lesquels quelques centaines de jeunes gens de la gauche radicale se retrouvaient, souvent sous étroite surveillance policière.

Lors du procès, Abdelhakim Dekhar avait vainement tenté de persuader la cour qu’il était en fait un espion, un agent en mission de la Sûreté militaire algérienne, chargé d’infiltrer les milieux autonomes pour en débusquer d’éventuels intégristes.

Condamné exactement à la durée de sa détention provisoire, il avait été libéré dans la foulée du procès, alors qu’il était âgé de 33 ans.

Selon une source policière, il n’avait « pas donné signe de vie » depuis et son ADN « n’avait pas été prélevé » car « il n’y avait pas de fichier des empreintes génétiques à cette époque ».

Le jeune assistant photographe qu’il a blessé au thorax et à l’abdomen lundi dans le hall de Libération « a pu être réveillé et sevré de ventilation artificielle », selon l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, mais restait « en réanimation pour une surveillance clinique ».

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