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Le suspect de l’attentat de New York accusé de soutien à l’EI

Le Vif

La justice américaine a accusé mardi de terrorisme et de soutien à l’organisation Etat islamique l’homme à l’origine de la bombe lundi dans le métro new-yorkais, un immigré bangladais radicalisé à partir de 2014, après son arrivée aux Etats-Unis.

Le procureur fédéral de Manhattan devrait rapidement inculper Akayed Ullah, 27 ans, de cinq chefs d’accusations, au vu de la plainte qu’il a déposée mardi devant la juge Katharine Parker. Le procureur accuse notamment M. Ullah, résident de Brooklyn à l’origine de la bombe qui a explosé à l’heure de pointe lundi matin dans un tunnel près de Times Square, de soutien à l’EI, d’utilisation d’armes de destruction massive, et d’avoir posé une bombe dans un lieu public.

La bombe n’a que partiellement explosé, faisant trois blessés légers. Seul l’auteur des faits, qui portait la bombe sur lui, a été sérieusement blessé et est hospitalisé.

La radicalisation d’Akayed Ullah, arrivé aux Etats-Unis en 2011, remonte à « au moins 2014 », lorsqu’il a commencé à regarder sur internet de la propagande diffusée par l’EI, selon la plainte du procureur. Il a commencé à réunir « il y a deux à trois semaines » le matériel nécessaire à la fabrication d’une bombe artisanale – des guirlandes électriques, une pile de 9 volts, des vis de métal – qu’il a assemblé dans son appartement, selon les enquêteurs.

Juste avant l’explosion de sa bombe lundi, il a posté un message sur Facebook mettant en cause le président américain: « Trump, tu as échoué à protéger ton pays ». Ainsi qu’une autre déclaration destinée aux partisans du groupe jihadiste « pour signifier qu’il avait mené cette attaque au nom de l’EI », toujours selon la plainte.

Le procureur fédéral a annoncé une conférence de presse pour mardi midi (17H00 GMT).

– Inquiétant –

Les informations diffusées par le procureur semblent ainsi confirmer qu’Ullah s’est radicalisé pendant son séjour aux Etats-Unis.

Un haut-responsable bangladais du contre-terrorisme à Dacca avait confirmé à l’AFP que son nom ne figurait pas « sur notre longue liste de personnes radicalisées ou membres de groupes terroristes », même si les autorités de ce pays en majorité musulman continuent à creuser.

Mardi, elles ont notamment questionné sa famille restée à Dacca, à commencer par sa femme de 25 ans et son père, même si aucun des deux n’était suspect.

M. Ullah, qui selon un ami de la famille s’est marié en janvier 2016 mais a laissé sa femme au Bangladesh, revenait régulièrement dans son pays, confronté à une série d’attaques jihadistes ces dernières années.

Son dernier voyage au pays remonte à septembre, après la naissance de son premier fils, lorsqu’il a passé un mois en famille, selon cette connaissance, qui assure qu’il prie « cinq fois par jour à la mosquée ».

Après son arrivée à New York avec un visa de regroupement familial – son oncle, naturalisé américain, était déjà installé à Brooklyn selon le New York Times – Akayed Ullah a commencé, comme beaucoup de nouveaux immigrés, comme chauffeur de taxi, avant de travailler comme électricien, selon plusieurs médias new-yorkais.

Ces derniers temps, il vivait dans un quartier de Brooklyn à forte population bangladaise, dont il fréquentait la mosquée, selon des riverains cités par les médias new-yorkais.

Ces éléments sur sa radicalisation passée apparemment inaperçue à Brooklyn pourraient inquiéter la police new-yorkaise, dont les moyens anti-terroristes ont été considérablement renforcés depuis les attentats du 11 septembre 2001 et qui se targue régulièrement d’être la meilleure en la matière.

Le maire Bill de Blasio a assuré lundi soir qu’elle faisait un travail de renseignement « très solide » et bénéficiait d’une coopération renforcée avec les différentes communautés d’immigrés.

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