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Le service de reconnaissance faciale du FBI ne protège pas assez la vie privée

La base de données contenant plus de 400 millions de photos dont se sert la police fédérale des Etats-Unis (FBI) pour la reconnaissance faciale, ne comporte pas assez de garde-fous pour protéger la vie privée des Américains, selon un rapport.

Cette immense base de données, qui permet notamment aux enquêteurs de retrouver les visages de suspects, « est beaucoup plus grande que ce que nous avions compris » et interroge sur le « risque que des Américains innocents se retrouvent par inadvertance dans des enquêtes pénales », a expliqué le sénateur Al Franken, qui avait demandé ce rapport.

Ce rapport du Government Accountability Office publié mercredi a mis en évidence que le FBI possède 30 millions de photos de criminels mais aussi 140 millions de photos d’étrangers postulant pour un visa.

La base de données comprend aussi les photos de permis de conduire de 16 Etats et 6,7 millions de photos d’individus détenus à l’étranger issues du système d’identification du département de la Défense.

Le FBI peut ainsi utiliser la photo d’une personne non identifiée pour déterminer si elle fait déjà l’objet d’une enquête et aider les forces de l’ordre locales.

Mais le FBI n’a pas suffisamment évalué les erreurs potentielles du procédé. « Le FBI devrait évaluer davantage la justesse (de son système) et mieux protéger la vie privée », estime le GAO.

La police fédérale n’en a pas fait assez pour empêcher que des résultats « faussement positifs » mènent les autorités à cibler des personnes innocentes, insiste le GAO.

« La justesse d’un système peut avoir un impact significatif sur la vie privée d’une personne et les libertés individuelles », si bien que le taux d’erreur devrait être analysé « avant le déploiement du système », a-t-il ajouté.

« Le FBI n’en a pas fait assez pour examiner sa propre technologie de reconnaissance faciale ou celles d’autres forces de l’ordre (…) et n’a pas pris de mesures adéquates pour s’assurer de l’exactitude de cette technologie », a estimé M. Franken.

« Il s’agit d’une technologie relativement nouvelle et c’est important que non seulement le FBI mais aussi l’opinion soient informés de ses limites », a affirmé Jay Stanley, de la puissante association de défense des libertés individuelles Aclu.

« S’il y a des erreurs, cela veut dire que des personnes peuvent être faussement identifiées comme des criminels et se retrouver sous le puissant microscope des enquêteurs du FBI. Non seulement cela viole leur vie privée mais les expose à de fausses accusations », ajoute ce représentant de l’Aclu.

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