Le premier ministre britannique David Cameron en visite auprès de réfugiés syriens au Liban, en septembre 2015 © Reuters

Le Royaume-Uni « laisse-t-il tomber ses alliés » en n’intervenant pas en Syrie

Le Vif

Le Royaume-Uni « laisse tomber ses alliés » en n’intervenant pas militairement en Syrie pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI), a estimé dimanche le chef d’Etat major de l’armée britannique, le général Nicholas Houghton.

« Dans une certaine mesure, nous laissons tomber nos alliés en n’étant pas un acteur à part entière » dans la lutte contre l’EI, a-t-il déclaré sur Sky News.

Le groupe EI « a un califat qui se prolonge au-delà de la frontière » irako-syrienne, « mais la source de leur pouvoir, leur centre de commandement et de contrôle, leur logistique, leur organisation, l’endroit d’où ils envoient leurs ordres à des terroristes internationaux se trouve à l’intérieur de la Syrie », a-t-il fait valoir.

Le général Houghton a jugé qu’il « n’y avait aucun sens » à ce que les bombardements effectués par l’armée britannique en Irak contre l’EI doivent s’arrêter à la frontière avec la Syrie. « C’est comme se voir demander de gagner un match de football mais ne pas être autorisé à aller dans le camp adverse », a-t-il dit. « Je ne pense pas que l’on puisse vaincre une idéologie militairement », a-t-il néanmoins ajouté, lors d’une interview à la BBC, ajoutant que le Royaume-Uni ne devrait pas « jouer un rôle militaire décisif », renvoyant cela « aux acteurs régionaux, aux pays musulmans, aux armées locales ».

Mardi, la commission parlementaire britannique des Affaires étrangères s’est prononcée contre des frappes en Syrie, estimant, dans un rapport, que Londres devrait plutôt se concentrer sur les efforts diplomatiques pour y ramener la paix.

Actuellement, l’armée britannique effectue des frappes contre l’EI en Irak dans le cadre de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Des frappes que le Premier ministre David Cameron aimerait étendre à la Syrie.

Le ministre des Affaires étrangères Philip Hammond a répété dimanche sur la BBC que le gouvernement souhaitait être sûr qu’il y a « un consensus entre les partis politiques » sur la question, notamment avec le parti travailliste d’opposition, avant de faire voter par la Chambre des Communes une extension à la Syrie de l’intervention militaire britannique.

« Quand nous penserons qu’il est juste de le faire, quand nous penserons que nous avons un consensus, nous irons devant la chambre des Communes », a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement était encore « en phase exploratoire » pour comprendre la position du Labour, dirigé depuis la mi-septembre par l’antiguerre Jeremy Corbyn.

Il a également défendu la nécessité d’obtenir « un cessez-le-feu » et « une solution politique en Syrie ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire