L'Emir qatari Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani et Donald Trump lors de la visite de ce dernier à Ryad en mai dernier. © REUTERS/Jonathan Ernst

Le Qatar doit arrêter de financer le « terrorisme », clame Trump

Le Vif

Le président américain a exhorté vendredi le Qatar à arrêter de financer « immédiatement le terrorisme », l’appelant, « ainsi que d’autres pays dans la région, à faire plus et à le faire plus vite ».

« La nation du Qatar, malheureusement, a historiquement financé le terrorisme à un très haut niveau », a accusé Donald Trump lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche.

L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, l’Egypte et le Yémen ont rompu lundi leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu’ils accusent de « soutenir le terrorisme ». Un séisme diplomatique survenu 15 jours à peine après une visite à Ryad de Donald Trump, qui avait alors demandé aux pays musulmans d’agir de manière décisive contre l’extrémisme religieux.

Après cette visite et un discours donné devant une cinquantaine de pays musulmans le 21 mai, Donald Trump a expliqué vendredi qu’il avait « décidé, avec le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, nos grands généraux et personnels militaires, que l’heure est venue d’appeler le Qatar à mettre un terme à son financement », a-t-il expliqué vendredi.

« Il doit mettre un terme à ce financement et à son idéologie extrémiste en matière de financement », a ajouté le président américain.

« Je veux demander à toutes les nations d’arrêter immédiatement de soutenir le terrorisme. Arrêter d’enseigner aux gens de tuer d’autres gens », a encore déclaré Donald Trump.

Tillerson appelle l’Arabie saoudite à alléger le blocus contre le Qatar

Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a de son côté appelé l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe a alléger le blocus imposé au Qatar, affirmant qu’il gênait la lutte contre le groupe Etat islamique dans la région.

« Le blocus gêne l’action militaire des Etats-Unis dans la région et la campagne contre l’EI » (groupe Etat islamique, ndlr), a souligné le chef de la diplomatie américaine lors d’une brève déclaration à la presse.

Ces propos contredisent directement les déclarations d’un responsable du Pentagone faites à la presse quelques minutes avant la déclaration de Rex Tillerson.

« A ce stade, il n’y a pas eu d’impact sur nos opérations », avait déclaré le capitaine de vaisseau Jeff Davis à la presse. Interrogé peu après par un journaliste de l’AFP sur les contradictions entre ces propos, il a refusé de répondre.

Rex Tillerson a été chargé par Donald Trump de désamorcer la dispute régionale, que le secrétaire d’Etat a qualifiée vendredi de « préoccupante pour les Etats-Unis, pour la région et pour les nombreuses personnes touchées ».

« Le Qatar a un passé de soutien à des groupes qui vont de l’activisme à la violence », a-t-il affirmé, avant toutefois de souligner des efforts récents, selon lui. « L’émir du Qatar a fait des progrès pour enrayer le soutien financier et expulser les terroristes de son pays, mais il doit faire plus et il doit le faire plus rapidement. »

Rex Tillerson a d’autre part appelé l’Arabie saoudite et les pays ayant déclaré le blocus à l’alléger. « Ce blocus a des conséquences humanitaires. Nous constatons un manque de nourriture, des familles sont séparées de force et des enfants sont retirés de l’école. Nous estimons que ce sont des conséquences involontaires, surtout pendant le mois sacré du ramadan, mais on peut y remédier immédiatement », a-t-il déclaré.

« Nous nous attendons à ce que ces pays prennent immédiatement des mesures pour désamorcer la situation et fasse un effort de bonne foi pour résoudre les différends qui les opposent entre eux. »

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