Renaud Duquesne

Le PS français se fait-il hara-kiri ?

Renaud Duquesne Avocat à Marche-en-Famenne

La victoire de Benoît Hamon au premier tour des primaires de la gauche est-elle une bonne chose pour le PS français?

Il n’est pas important de gagner une bataille si vous ne gagnez pas la guerre. Les élections présidentielles françaises se déroulent sur deux tours (23 avril et 7 mai prochains). A chacun de fédérer son camp. Si on schématise, il y a le « groupe Mélanchon », qui représente la gauche révolutionnaire. Ensuite on retrouve la droite conservatrice symbolisée par Fillon. L’extrême droite qui ne dit plus son nom est représentée par Le Pen. Le « phénomène Macron » est un mélange de droite libérale humaniste et de gauche écologique.

Et au milieu de tout cela, on trouve le PS. Ou plutôt ce qu’il en reste. Un parti inaudible et déphasé par rapport au monde réel du travail. Un président sortant qui ne se représentera pas à l’élection présidentielle. C’est la faillite d’un bilan présidentiel.

La victoire d’Hamon est une victoire à la Pirrhus, si elle se confirme au 2e tour des primaires de la gauche. L’ancien ministre de François Hollande est le symbole d’une gauche marxiste et qui veut retourner aux fondamentaux de Jaurès dans un monde qui n’est plus celui-là. Il devra donc lutter contre Mélanchon, qui est le chantre de la gauche authentique. Autant dire un combat disproportionné. Il aura du mal à fédérer les électeurs de Valls qui représente une gauche social-démocrate qui risque d’être attirée par Macron. Les chances sont grandes de ne pas être au second tour et de faire un score très faible. La survie du PS est en jeu. Il risque d’imploser, entre ces deux pôles. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes, car pour une fois , il y a débat et matière à faire un choix. Mais diable, que de temps perdu pour se rendre compte que le monde change et que les citoyens ne sont plus dupes.

Comme en Belgique, le paysage politique français doit être recomposé entre, d’une part, les conservateurs et d’autre part les progressistes. L’axe gauche-droite n’a plus de raison d’être. Il fut un temps où l’on disait que la droite française était la plus bête du monde. Ne pourrait-on pas dire que la gauche française est la plus inconsciente? L’avenir nous le dira.

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