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Le procès du Concorde à l’heure du jugement

113 personnes avaient trouvé la mort en 2000 dans le crash de l’avion légendaire.

Plus de dix ans après le crash du Concorde, le tribunal correctionnel de Pontoise, en France, rend ce lundi son jugement sur cette catastrophe qui avait fait 113 morts et entraîné l’arrêt de l’exploitation commerciale du supersonique.

Pendant quatre mois de procès, de février à mai, la justice a cherché à déterminer les responsabilités éventuelles de Continental Airlines, de deux de ses employés et de trois anciens responsables français de l’aéronautique, dans l’accident survenu le 25 juillet 2000 à Gonesse (Val d’Oise).

La compagnie américaine a nié qu’un de ses avions ait pu déclencher le crash en perdant une lamelle sur la piste de décollage du Concorde, faisant éclater un pneu.

Sa défense n’a cessé d’affirmer, sur la base de témoignages écartés durant l’enquête, que le Concorde avait pris feu 700 mètres avant d’avoir roulé sur la lamelle incriminée.

Pour appuyer sa démonstration, la compagnie américaine a fait réaliser une reconstitution en 3D, qui n’a convaincu ni le parquet ni les parties civiles.

Sa défense s’en est également vivement pris à Air France, partie civile au procès, coupable selon elle de négligences de maintenance et qui n’aurait jamais dû « laisser l’avion décoller ».

Homicides involontaires

L’affrontement entre les deux compagnies est allé crescendo durant quatre mois, Air France imputant à Continental l’entière responsabilité de l’accident et lui réclamant 15 millions d’euros d’indemnités.

Il était par ailleurs reproché aux trois cadres français de l’aéronautique de ne pas avoir tiré les leçons des incidents de pneus qui avaient émaillé la carrière du supersonique depuis 1979.

Ils avaient mis en oeuvre des modifications visant notamment à renforcer les pneus, mais pas à protéger les réservoirs.
Le parquet a requis 175 000 euros d’amende à l’encontre de Continental Airlines pour homicides involontaires, et 18 mois de prison avec sursis contre ses deux employés, l’un pour avoir mal fixé la lamelle, l’autre pour avoir validé la réparation sans la contrôler.

Le procureur a demandé deux ans de prison avec sursis pour l’ancien directeur du programme Concorde Henri Perrier, 81 ans, et la relaxe des deux autres prévenus français.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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