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Le pro-européen Klitschko renonce à la présidentielle en Ukraine

Le Vif

L’ex-champion de boxe Vitali Klitschko, l’un des chefs de file du mouvement pro-européen en Ukraine, a annoncé samedi qu’il renonçait à se présenter à la présidentielle du 25 mai et a apporté son soutien au milliardaire Petro Porochenko.

« Les forces démocratiques doivent présenter un candidat unique. Cela doit être un candidat qui dispose du soutien le plus large », a déclaré M. Klitschko lors du Congrès de son parti à Kiev, organisé à la veille de la date limite pour le dépôt des candidatures. « Aujourd’hui ce candidat, à mon avis, est Petro Porochenko. Je propose de soutenir Petro Porochenko en tant que candidat unique des forces démocratiques à l’élection présidentielle », a-t-il ajouté.

A la place, M. Klitschko a décidé de se présenter à l’élection du maire de Kiev, prévue le même jour que la présidentielle. Les adhérents de son parti, Oudar (Coup) ont approuvé massivement -535 voix pour, deux abstentions et aucun vote contre-, le soutien au député et homme d’affaires Petro Porochenko, désormais ultra-favori des sondages.

Le boxeur de 42 ans, l’un des trois leaders du mouvements de contestation pro-européen qui a conduit à la destitution de Viktor Ianoukovitch, avait indiqué vouloir se présenter à l’élection présidentielle, mais il était devancé dans les sondages par M. Porochenko, un homme d’affaires qui apparaît comme une personnalité de compromis. Ce dernier a en effet été ministre des Affaires étrangères entre 2009 et 2010, sous le président pro-européen Viktor Iouchtchenko, puis ministre de l’Economie de mars à novembre 2012 sous le président Ianoukovitch.

« Je suis reconnaissant au parti Oudar pour sa décision responsable », s’est félicité M. Porochenko lors d’une conférence de presse tenue à la fin du Congrès, avant d’aller s’enregistrer formellement auprès de la Commission électorale. Agé de 48 ans, Petro Porochenko, dont la fortune est estimée par le magazine Forbes à 1,6 milliard de dollars et dont l’empire va du chocolat aux médias, a officialisé sa candidature vendredi soir. Il avait alors promis de créer en cas de victoire une « nouvelle armée, moderne et efficace, qui défendra la souveraineté et l’intégrité de l’Etat » et d’intégrer dans son équipe des représentants de l’Est russophone.

Un sondage paru cette semaine le créditait de 24,9% des voix, contre 8,9% pour M. Klitschko et 8,2% pour l’ex-Premier ministre Ioulia Timochenko, qui s’est déclarée jeudi. Elle est intervenue samedi devant le Congrès de son parti, sur une place de Kiev à quelques centaines de mètres de la place de l’Indépendance toujours occupée par les contestataires pro-européens malgré la destitution de Viktor Ianoukovitch. « Si vous m’accordez votre confiance, en tant que présidente d’Ukraine, je ne donnerai plus la possibilité à l’agresseur de prendre un centimètre de terre ukrainiennes sans combat », a-t-elle martelé. « Je me fixe comme objectif de mettre fin à l’occupation de la Crimée », a-t-elle ajouté.

Le parti nationaliste Svoboda, qui a participé au mouvement pro-européen, devait de son côté valider la candidature de son leader Oleg Tiagnibok.

Le Parti des Régions de Viktor Ianoukovitch a de son côté, selon les médias ukrainiens, exclu de ses rangs le président déchu et son Premier ministre Mykola Azarov. Il pourrait soutenir la candidature de Mikhaïlo Dobkine, l’ex-gouverneur de la région russophone de Kharkiv, à la frontière russe.

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