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Le principal hôpital militaire d’Afghanistan attaqué à Kaboul

Le Vif

Le principal hôpital militaire d’Afghanistan était mercredi matin sous le feu d’un commando armé, dont plusieurs assaillants habillés en médecins se trouvaient toujours à l’intérieur de l’établissement de 400 lits au coeur de Kaboul.

Selon un premier bilan provisoire livré par le ministère de la Santé, au moins deux personnes ont été tuées et 12 blessées. On ignore encore s’il s’agit de membres des forces de l’ordre, du personnel médical, ou de patients.Après une explosion déclenchée par un kamikaze, plusieurs hommes armés déguisés en médecins sont entrés dans l’établissement où ils ont aussitôt ouvert le feu, ont rapporté des témoins.

Un infirmier, Abdul Qadeer, s’exprimant devant l’hôpital, a rapporté à l’AFP avoir entendu les tirs: « J’étais en train de changer de salle, j’ai vu un homme habillé en médecin qui tirait avec un (fusil automatique) AK-47 sur les gardes et les patients au troisième étage. J’ai réussi à m’enfuir mais mon ami a été touché ».

« Nous sommes en train de transférer les patients à l’abri dans les salles sécurisées, » a indiqué à l’AFP un responsable de l’établissement, le colonel Abdul Hakim.

« L’hôpital Sardar Daud Khan est attaqué, nous savons que plusieurs assaillants déguisés en personnels médicaux sont entrés à l’intérieur », a rapporté le porte-parole du ministère de la Défense, le général Daulat Waziri.

« Une opération de nettoyage est en cours à l’intérieur, nous avons envoyé des renforts » a-t-il poursuivi, ajoutant que l’attaque avait fait « des victimes », sans autre détail.

L’assaut était toujours en cours près de 90 minutes après une première explosion précédée par des tirs, entendus par l’AFP autour de 9H10. Deux nouvelles fortes explosions ont retenti à 10h35 et 10H45, de nature inconnue.

Plusieurs assaillants se trouvent toujours à l’intérieur de l’hôpital, a indiqué à l’AFP un source de sécurité sous couvert d’anonymat.

« Priez pour nous »

« J’étais en train de préparer mes patients pour une intervention quand j’ai vu trois hommes armés habillés comme des médecins entrer par la porte-arrière », a raconté un médecin cité en direct sur la chaine de télévision Tolo.

« Ils m’ont tiré dessus mais j’ai réussi à m’échapper » a rapporté ce chirurgien. « Ils (les attaquants) sont dans l’hôpital, nous essayons de garder la situation sous contrôle », a-t-il ajouté.

Sur Facebook un autre médecin exprime sa détresse: « Les assaillants sont entrés dans l’hôpital, priez pour nous » écrit-il.

L’établissement est connu pour accueillir aussi bien les blessés des forces de l’ordre afghanes que les combattants insurgés.

Le chef de l’exécutif, Abdullah Abdullah, a évoqué « plusieurs victimes » sans être en mesure de donner davantage de précision.

Cette opération, qui n’est pas encore revendiquée, intervient une semaine après une double attaque suicide le 1er mars contre deux enceintes des services de sécurité à Kaboul, police et renseignements (NDS), qui avait fait officiellement 16 morts et plus d’une centaine de blessés.

Ce double attentat avait été revendiqué par les Talibans qui combattent le gouvernement afghan soutenu financièrement et militairement par l’occident.

Mardi soir, deux tirs de roquette ont visé la même zone, près de l’ambassade américaine à Kaboul, selon des sources occidentales.

En raison de la situation, plusieurs ambassades occidentales situées dans le quartier résidentiel de Wazir Akhbar Khan, à quelques centaines de mètres de l’hôpital attaqué, étaient placées en état d’alerte mercredi matin.

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