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Le président allemand Christian Wulff démissionne

Christian Wulff, rattrapé par la justice allemande, a pris la parole ce vendredi à 11h. Il est empêtré depuis des mois dans des accusations de prévarications.

Le président allemand Christian Wulff a annoncé sa démission ce vendredi, en direct à la télévision. La « confiance » de mes citoyens est affectée. « Pour cette raison il ne m’est plus possible d’exercer mes fonctions. C’est pour cela que je démissionne », a déclaré solennellement M. Wulff, un conservateur que la chancelière Angela Merkel avait difficilement fait élire à la présidence en juin 2010.

Wulff avait annoncé qu’il fairait une déclaration à 11h locales au château de Bellevue à Berlin. La chancelière Angela Merkel, qui a annulé une visite en Italie, a pris la parole une demi-heure plus tard. Elle a annoncé vouloir chercher avec l’opposition un candidat de consensus à la Présidence allemande. « Nous voulons mener des discussions » avec les partis d’opposition, les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts, « pour proposer un candidat commun pour l’élection du prochain président de la République », a dit la chancelière chrétienne-démocrate (CDU), qui mène un gouvernement de coalition avec les Libéraux.

Cette annonce intervient alors que les appels à la démission du président de la République se multipliaient. Le parquet de Hanovre a réclamé jeudi soir la levée de son immunité après des soupçons de prévarications dans lesquels le président allemand est empêtré depuis des mois.

Jeudi soir, sur Twitter, il évoquait à demi-mots sa situation? « La force d’un Etat de droit se mesure à la stabilité de ses fondations. La présomption d’innocence en fait partie », écrivait-il.

Série de révélations

Les médias allemands l’accusent depuis mi-décembre d’avoir tenté d’étouffer une affaire de crédit privé obtenu auprès de la femme d’un ami industriel alors qu’il était chef du gouvernement de Basse-Saxe. Il avait tenté d’étouffer l’affaire en faisant pression sur le quotidien Build Zeitung. Depuis, il ne s’est pas passé de semaine sans qu’éclate une nouvelle affaire du même genre, telle qu’une ristourne inopportune sur une voiture de location…

Mi-janvier, le domicile de son ancien porte-parole, congédié le 22 décembre, a été perquisitionné. Il est soupçonné de corruption pour des faits survenus entre 2007 et 2009, alors qu’il était porte-parole de Wulff qui était chef du gouvernement régional de Basse-Saxe.

Wulff a toujours rejeté ces accusations et exclu, début janvier, de démissionner. En Allemagne, les fonctions du président sont essentiellement honorifiques, mais il se doit d’être une autorité morale. Il occupait ce poste depuis juillet 2010: Merkel avait eu du mal le à faire élire, après la démission surprise de Horst Köhler, il avait fallu trois tours de scrutin, les grands électeurs en profitant pour montrer leur mécontentement à l’égard de la chancelière et de sa coalition de centre-droit.

Le Vif.be, avec L’Express.fr et Belga

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